26 septembre 2009

La fin justifie...

Salut a toutes et tous Une fois n'est pas coutume, je profite d une escale de 6 heures a Dubai pour mettre a jour ce blog, et pour vous mettre a jour sur quelques evenements... Nous sommes donc bien partis aux Maldives en vacances, mais avons eu la joie d'apprendre juste avant de monter dans l'avion la liberation de nos 4 collegues d'Action Contre La Faim et de leurs 2 pilotes :-) quoi de mieux pour demarrer ses vacances,et sa lune de miel de surcroit? beaucoup de choses ont ete ecrites et dites depuis, je me contenterai de vous relayer ma joie et de leur souhaiter de maintenant tourner cette page aussi vite que possible, une page que personne ne devrait connaitre, surtout pas un humanitaire! Nous confirmons sinon que les Maldives en amoureux valent le detour, meme si l'aeroport de Male avait de troublantes similitudes avec celui de Kaboul (ceux qui connaissent compatiront)que la cote Kenyanne juste apres est un pendant ideal, et que malheureusement les 5 semaines de boulot qui se sont ecoulees entre l'ecriture de ce posting et le retour des vacances ont vite fait de tout ranger au placard!!! Donc Ca y est apres les debriefs/briefs de circonstance entre Bruxelles et Londres, j'ai bien demarre mon nouveau travail de securite regionale pour Save The Children, et l'humanitaire etant le meme pour tous, j'ai eu la joie d'apprendre que soucis de recrutement aidant je n'heriterais pas des 11 pays qui m'avaient ete promis mais bel et bien des 22 pays d'Afrique ou Save The Children opere, en attendant de recruter mon collegue pour l'ouest et le centre de l'Afrique...heureusement que les contraintes budgetaires sont la pour reduire les voyages mais depuis le premier septembre j'ai deja eu l occasion de passer une semaine a Londres, puis une semaine au Caire, et mon planning sur les six prochains mois devrait me voir osciller entre le Kenya, le Sud Soudan, le Somaliland, le Congo, l'Ethiopie, et l'Afrique du Sud. Je commence aussi a travailler sur une visite de Zanzibar pour raison purement securitaire (on ne rigole pas) mais si celle ci aboutit, mon boulot aura valu le detour ;-) chaque chose en son temps... Voila, direction la Syrie maintenant pour une petite semaine histoire d'assister au mariage de la frangine et remettre les compteurs a zero au passage puis ensuite....YALLAH!!! Enfin, et comme j'ai pris l'habitude de le faire a la fin de chaque missive, je voudrais avoir une pensee pour les 3 collegues de Trayle toujours otages en Somalie...une fois ces derniers sortis nous tournerons cette page somalienne, mais en attendant que toutes nos pensees aillent vers une liberation rapide et la fin de cet enfer qui ne devient que trop banal :-(

09 août 2009

15 is the number

Salam a toutes et tous, eh oui 15 comme le jour de naissance du Mario et de sa famille proche, 15 comme un chiffre qui reviendra ci dessous, mais pour l’instant 15 comme le nombre de mois entre mon dernier vrai posting et celui ci….comme le veut la coutume commençons par rattraper le temps passé! La Somalie donc disais je le 26 Mai 2008, dans laquelle je venais de me lancer, une expérience qui aura dure… 15 mois; un contexte sur lequel j’aurais passe le plus de temps avec le Congo, mais de loin le contexte le plus crevant, le plus intense, le plus complique, et dont on ressort le moins indemne. 3 comme le nombre d’ONGS avec qui j aurai collabore. Save The Children pour 6 (3X2) mois, puis retour à Action Contre La Faim pour 6 mois (3X2 toujours), et pour finir Médecins Sans Frontières pour 3 mois. 3 comme le nombre de kidnappings de travailleurs humanitaires que j’aurais subi directement (gestion de la prise d’otages pour ACF) ou indirectement (conséquences du kidnapping des deux expatries de MSF, ainsi que celui de l’équipe ACF Kenya, des collègues de Trayle) 3X3= 9 travailleurs humanitaires toujours manquants a l’appel (7 expatries + 2 pilotes) 3 Millions aussi, de personnes dans le besoin dans ce pays qui a cesse d’en être un depuis longtemps, et pour lesquels notre présence ne devrait être tout sauf questionnée tant la perfusion humanitaire est nécessaire… La Somalie une somme de contradictions, de paradoxes, de questionnements permanents, ou le cote sombre côtoie en permanence les impératifs humanitaires ; un contexte qui aura contribue a radicaliser toutes les forces en présence (ONGs comme miliciens) ou sans cesse nous sommes pousses a la limite. La limite du tolérable de l’acceptable du concevable, la limite de nos mandats de nos volontés, de nos moyens aussi…bref vous aurez compris (ou pas) pourquoi on ne sort pas indemne de la Somalie d’aujourd’hui. Et pourtant, ces considérations mises a part, une expérience d’une richesse inouïe une sorte de culmination de ces années terrain. Un contexte historique d’abord d’une complexité rare (je vous renvoie a mes postings de 2006 sur la région Somali du Kenya ou Trayle et moi étions bases) un contexte actuel qui amene la confusion des genres a un niveau inégalé (je vous renvoie a mes postings de 2007 sur l’Afghanistan, et un contexte sécuritaire qui a fait de l’accès aux bénéficiaires une chose quasi impossible pour nous autres expatries, et qui par conséquent a mis nos équipes nationales sur la ligne de front (jeu de mots approprie) comme jamais ailleurs… La sécurité donc, ce domaine de l’humanitaire dans lequel j ai toujours été implique de par la culture opérationnelle des uns soucieux d’assurer celle de leurs équipes dans l exercice de leurs fonctions ; ou encore de par la volonté des autres de la développer, conscients du rôle grandissant de ce sujet dans notre monde post 11 septembre, ou nous ne pourrons jamais remercier suffisamment certains pour avoir retranscrit sur le terrain des concepts d’axe du mal et autres poncifs qui ont contribue au joyeux bordel militaro humanitaire, ainsi qu’a la radicalisation des genres dont je parlais ci dessus, et qui est devenue aujourd’hui un facteur malheureusement déterminant dans l’aide humanitaire que nous essayons de fournir aux populations victimes bien malgré elles de la « War On Terror » La sécurité un domaine ou les ONGs commencent a se donner les moyens pour contrer ladite confusion et pour s’adapter a l’évolution de notre métier devenu un des plus dangereux aujourd’hui (triste contradiction) une transition donc. D’abord pour vous parler de mon prochain poste qui me voit retrouver Save The Children dans le rôle de spécialiste régional en sécurité pour le sud et l’est de l’Afrique. Un début de spécialisation avec un rôle de conseiller technique, un rôle moins opérationnel et plus abstrait que le travail dit terrain que j’aurais fait jusque la, mais un challenge des plus intéressants et une possibilité d’améliorer les problématiques d’accès qui auront marque mes deux dernières missions en Afghanistan et Somalie, mais surtout et tout simplement d’améliorer nos conditions d’intervention dans un métier devenu de plus en plus risque, et de plus en plus noyé dans des considérations politiques, considérations dans lesquelles il ne devrait jamais se trouver… Ensuite pour prendre un peu de recul par rapport a tout cet investissement émotionnel des 5 dernières années, et se concentrer sur ma vie privée…ou en sommes nous donc? Suite a notre installation a Nairobi en bonne et due forme, et notre découverte de la vie d’expatrie dans son sens le plus stéréotype et épicurien du terme, Trayle et moi nous sommes bien marie et en deux fois ; une en costume et tenue de soirée a Nairobi puis une les pieds dans l’eau de l’océan indien : un mariage comme nous le voulions et ou nous le voulions. Auront manque a l’appel une bonne partie de nos familles et amis pour des raisons logistiques et financières que vous pouvez imaginer, mais comme nous l’avons dit a tout le monde ce ne sera que partie remise ;-) Le temps maintenant de passer a la vitesse supérieure, a 3 donc et pour cela le besoin de vibrer différemment par rapport a nos vies professionnelles, d’ou (en partie) mon virage professionnel : poupons et landaus bientôt ? inshallah! Pour l’instant temps de se reposer et quoi de mieux que de partir en lune de miel histoire de boucler la boucle comme j’aime tant le faire, donc Maldives here we come, suivi de la cote kenyane histoire de bien comparer les plages de l’océan indien, avant d écrire cette nouvelle page qui je l’espere sincèrement sera plus calme et moins passionnelle… reste a voir si cela sera possible dans cet humanitaire si prenant, si violent, et si nécessaire… Je voudrais terminer ce posting en le dédiant tout d’abord a mes 7 collègues d’ACF et aux 2 pilotes toujours détenus aujourd’hui en Somalie, en espérant leur libération au plus vite et la fin de cet enfer qui ne devrait jamais exister…en le dédiant ensuite a tous les staffs nationaux somaliens encore détenus, et dont le sort malheureusement semble moins importer vu que personne ne semble disposer a en parler, et enfin a tous les humanitaires qui continuent de travailler sur la Somalie tant bien que mal avec des contraintes grandissantes, et qui s’efforcent de faire une différence dans des conditions qui ne méritent rien d autre que du respect…big up to all of you !

26 avril 2009

La derniere inititative d'Action Contre la Faim

En attendant ma prochaine missive, jetez un coup d oeil et signez la petition!

18 juillet 2008

La Somalie pour les nuls

Salam tout le monde. En attendant le prochain posting, voici deux excellents articles qui resument la Somalie parfaitement...et tristement! Pour vous donner une idee du pays dans lequel on essaye de travailler... Le premier pour vous brosser un portrait assez general: http://newsweek.washingtonpost.com/postglobal/needtoknow/2008/07/somalia Le deuxieme pour faire un point sur l actualite qui nous concerne nous autres humanitaires:

http://www.nytimes.com/2008/07/20/world/africa/20somalia.html?_r=2&hp&oref=slogin&oref=slogin

26 mai 2008

Back to Africa

Salam, Bonjour, Hello, Hola, Mbote, Jambo, Hayyeh j’en passe et des meilleures….a y est je mets enfin mon blog a jour, 7 mois et demi donc après le dernier vrai posting ou je vous narrais nos défis en Afghanistan du haut de la montagne en Hazerajat. Que de choses depuis donc allons y pas a pas!

Alors l’Afghanistan c’est fini depuis le 15 décembre, après un retour sur Kaboul, une dernière visite terrain (la deuxième ayant été annulée pour raisons sécuritaires) le tout sur fond de laborieuses distributions alimentaires a l’approche du rude hiver que connaît généralement ce pays. Fin de mon contrat et décision prise de ne pas le renouveler pour se diriger vers des vacances prolongées bien méritées et retrouver a terme des terres plus africaines qui m’auront étrangement manquées tout au long de l’année.

Vacances donc, americano-anglo-moyen orientales qui m’ont vu retrouver la cote est, la cote ouest, Londres ainsi que la Syrie mais aussi Dubaï avant de reprendre du service début Mars : mission exploratoire en République Démocratique du Congo, au Nord Kivu très exactement, pour Action Contre La Faim. Une zone aux besoins aussi gros que la sécurité y est pourrie et la volonté d’ACF d’y développer des activités m’auront mené à effectuer ce pèlerinage congolais qui revêtait une expérience toute particulière pour moi! Eh oui le Congo ma première mission, celle qui m’a donne envie de rester dans ce métier, qui m’appris bien plus de choses que ce que je peux réaliser ; un pays qui m’aura tant donne et pour lequel je ne demandais pas mieux que d’y apporter une nouvelle fois ma contribution.

Départ pour Goma donc début Mars avec un collègue et retour deux semaines plus tard avec la banane. Professionnellement notre mission aura abouti sur une ouverture de programmes ainsi que sur une levée conséquente de fonds pour qu’ACF se lance et commence a implémenter ses projets en attendant d’améliorer sa compréhension de cette zone et lancer des opérations plus conséquentes. Personnellement que dire, le bonheur de retrouver ce pays, ses gens, d’en découvrir une nouvelle partie, une des plus belles et des plus troublées malheureusement. Le nombre d’anciennes connaissances qui n’ont soit jamais quitte le Congo soit revenues après quelques virées ailleurs est impressionnant. Une machine a remonter le temps des plus plaisantes, mais aucune nostalgie que du bonheur d’écrire un nouveau chapitre a la congolaise. J’ai eu du mal à partir, et quelque chose me dit qu’entre le Congo et moi ce n’est pas vraiment fini….wait and see!

J’aurai pu y rester vous me direz, d’autant plus qu’ACF m’a propose l’ouverture des programmes, suite logique d’une mission exploratoire réussie, mais il me tardait de prendre qques jours de vacances au Kenya après le nord Kivu avant de tourner la page et commencer mon nouveau travail…eh oui juste avant de partir pour Goma je m’étais engage avec une autre organisation, britannique d’origine celle la, Save The Children, pour devenir leur coordinateur sécurité pour la Somalie, poste base a Nairobi au Kenya J

Alors, changement de crémerie, et fin de l’expérience ACF. Un pas affectivement et émotionnellement des plus durs a franchir après presque 4 ans (je démarrais comme bénévole au siège de Londres le 1er Juin 2004) au sein de cette organisation qui m’aura tout appris et m’aura permis de me lancer dans le grand bain au travers d’opportunités plus uniques les unes que les autres. Je vous laisse relire ce blog depuis le début si le cœur vous en dit, pour illustrer ce que je viens d’écrire. Il était temps d’aller voir un peu ailleurs pour diversifier mon expérience, découvrir une autre manière d’aborder l’humanitaire, mais aussi se doter de moyens différents (et pas forcement conséquents) pour mener a bien ses responsabilités. Enfin n’oublions pas des conditions de travail et de rémunération plus avantageuses qui jouent un rôle aussi, dans la mesure ou nous ne sommes pas des moines (toujours bien de le rappeler) mais bien des professionnels effectuant un travail (aussi vocationnel et désintéressé qu’il soit) avec des exigences, envies, et besoins individuels et matériels même. Coordinateur sécurité maintenant. La sécurité de nos équipes, expatries tout comme staff national, ainsi que celle de nos bénéficiaires a toujours fait partie de mes prérogatives, je voulais donc tenter une expérience exclusive dans ce domaine et délaisser (temporairement?) la logistique afin de développer mon expertise en la matière et de voir si une telle spécialisation était a même de me plaire. Et quoi de mieux qu’un contexte comme la Somalie pour y faire- passez moi le choix des mots- mes premières armes? La encore pour plus de détail sur ce qui se passe dans ce pays je vous laisse compulser les rubriques monde de vos sources d’actualité, en attendant que je vous fasse part des mes impressions et opinions dans des postings futurs. La Somalie étant à ce jour trop dangereuse pour y concevoir une présence expatriée permanente, la majeure partie des opérations est menée a partir de Nairobi au Kenya. Bonne transition et coïncidence heureuse, vu que Trayle et moi avions élu cette ville notre capitale de cœur pour envisager une vie de couple au sens propre du terme et de passer a la vitesse supérieure. Eh oui Nairobi la station de jeune famille de référence en Afrique ou les facilites prénatales sont aussi bonnes et diverses que les structures d’éducation dignes de ce nom. Nairobi ou la proximité avec l’océan et ses dérives (pensez Zanzibar, la cote, les fruits de mer, et j’en passe et des meilleures) Bref, Nairobi ou nous pouvons concilier vie privée et vie professionnelle de la plus belle des manières sans faire de sacrifices trop drastiques ni dans un sens ni dans l’autre : le top quoi!

Oui vous avez bien lu, il va y avoir du changement pour notre couple. Trayle et moi avons décide de nous marier et de prévoir une progéniture dans les années a venir. Vous n’etes pas sans savoir que nous sommes fiances depuis décembre 2006, et nous attendions juste de nous retrouver sous des auspices plus favorables que Kaboul pour accueillir le plus grand nombre d’entre vous et fêter un événement pareil comme il se doit. Trayle et moi avons été sépares depuis fin janvier en raisons de missions d’urgence au Kenya (suite aux violences post électorales) et en RDC (suite a une épidémie de Cholera) qu’elle a accepte ; 5 mois plus ou moins vite écoules, et ma chérie me rejoindra courant juin a Nairobi pour que nous nous installions proprement, et planifions cet événement en conséquent. Trayle va travailler comme coordinateur en eau et assainissement pour Action Contre La faim toujours, sur leurs programmes au Kenya a partir de Juillet: une installation en bonne et due forme pour nous deux, statut couple a la clef, et maison séparée avec chambre d’amis pour vous accueillir comme il se doit ;-)

Voila le décor est plante, je peux dire en toute confiance que nous serons officiellement installe a Nairobi a partir de Juillet, avec notre porte grand ouverte pour vous accueillir tous autant que vous etes (pas tous a la fois ceci dit…) et enfin rattraper ce putain de temps qui passe et qui passe et qui fait que nous avons tous pas mal de choses a se raconter….

Prochain posting sur mes premiers pas en somalie ainsi que sur nos nouvelles élucubrations avec Madame. Hasta la Vista et tout ce qui va avec!

21 février 2008

Pour les yeux et les oreilles

Salut a tous, En attendant la prochaine mise a jour (je sais je sais..) ci joint: 1) Un communique de presse paru sur le site d'Action Contre La Faim et signe ma cherie :-) on parle d'Afghanistan toujours et de problemes d'eau. http://www.actioncontrelafaim.org/presse/communiques/communique/article/1/leau-dans-la-province-de-ghor/ 2) Un peu d actualite avec une interview menee par le monde.fr avec la Chef de Mission d Action Contre La Faim au Kenya. L interview date du premier Fevrier mais c est assez interessant pour comprendre un peu ce qui s y passe. http://www.lemonde.fr/web/panorama/0,11-0@2-3212,32-1006191@51-993693,0.html 3) Enfin pour finir sur une touche plus legere un peu de (tragi)comique musical congolais qui vaut plus que le detour. Ah nostalgie... http://es.youtube.com/user/florentdelatullaye http://es.youtube.com/watch?v=q5NQl9ffyTE Enjoy!

13 octobre 2007

Un portrait (mo)rose de la situation?

Salam a tous, 6 mois plus tard je prends enfin le temps de mettre à jour ce blog décidément bien délaissé. Je vous écris en direct d’Hazerajat, en plein cœur d’Afghanistan, du sommet des montagnes, et où se trouve une de nos trois bases opérationnelles, à partir de laquelle nous menons des programmes de sécurité alimentaire et d’eau et assainissement. Ma deuxième visite terrain comme on dit. En tant que coordinateur logistique, une de mes fonctions est de se rendre régulièrement sur l’ensemble de nos bases pour s’assurer de la qualité du support logistique, coacher et former les logisticiens expatriés et nationaux, voire remettre les pendules à l’heure lorsque çà part en sucette. Une heure d’avion pour s’y rendre, 3 heures d’hélico, ou bien 3 jours bien crevants de 4X4 (ce que Bibi s’est farci à deux reprises aller et retour) Juste avant je rendais visite à notre base de Taywara qui tourne sans présence expatriée depuis Mai 2006 en raison de complications sécuritaires et de sa proximité avec le fief de nos amis Taleb. Heureusement que nous avons des projets à Kaboul pour se rappeler à la réalité du terrain. Eh oui pas simple la sécurité... Bonne transition pour vous parler de cette dernière qui n’a cessé de se dégrader depuis 2005, et qui n’a cessé de se dégrader depuis que les neiges ont fondu. Une seule expression me vient à l’esprit…la fête du slip!!! Kaboul reste notre base la plus risquée en raison de tout ce que vous pouvez voir et entendre dans les médias, et bien plus encore…la sécurité de la mission c non seulement de la gestion, mais c aussi être bloqué souvent à Kaboul pour assurer une évacuation si nécessaire, annuler des visites terrain, et modifier sans cesse nos plans pour s’adapter au contexte, réduire le risque au minimum, et tenter de demeurer imprévisibles. Eh bien en deux mots, j’ai bougé une première fois en Juillet (une visite), une deuxième fois en Octobre (deux visites), et je planifie deux visites avant l’hiver en novembre, si la sécurité le permettra bien entendu… Mais pourquoi tout cette insistance sur le sacro saint terrain ? eh bien tout simplement car cette année est ma première en tant que coordinateur, poste basé en capitale, qui a pour fonction de superviser ceux qui mettent en place les projets, ainsi que de gérer les interactions multiples (et souvent fastidieuses) avec le siège. En dehors de la sécurité du coaching et du contrôle dont je parlais au dessus, à moi la définition des besoins logistiques auprès des bailleurs de fonds et du siège (pour avoir des sous et du joli matos), et à moi la gestion de nos moyens existants à l’échelle du pays. Je suis donc responsable des parcs automobile informatique et équipement, du bon fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement de nos bases et programmes, sans compter le monitoring des mouvements à l’intérieur du pays, j’en passe et des meilleures. Bref vous l’aurez compris moins de contact avec les bénéficiaires mais un travail de manager tout aussi important, donnant les moyens à la mission de tourner sans accrocs, en collaboration avec les coordinateurs programme, l’administrateur (trice), et le chef de mission : l’équipe de coordination. Cette dernière est en contact avec le siège par le biais de référents techniques qui nous épaulent chacun dans son domaine, des services achats, IT, et maintenance qui nous permettent de pallier à ce que nous ne pouvons trouver ou faire sur place, et enfin par le biais du desk officer et de son équipe, sorte de GO de la mission en contact avec les sièges des bailleurs de fond, et en charge de faire valoir nos soucis et intérêts auprès de la direction des opération qui gère l’ensemble des missions d’Action Contre La Faim. Et c’est tout ? Eh bien non, j’oublie la direction technique en charge de la recherche qui vient souvent nous rendre visite pour faire avancer leur schmilblick, la direction de la communication qui s’occupe des médias mailings et autres communiqués auquel vous avez accès en Occident, la direction Financière qui nous donne les sous, et last but not least, la direction des ressources humaines qui nous fournit en expatriés, denrée si rare pour des destinations comme l’Afghanistan. Le mal profond qui nous ronge, celui de ne pas trouver de volontaires pour l’Afghanistan. La faute aux médias nous dit on et à l’image partielle véhiculée d’un pays violent et dangereux. Certes, mais pourquoi s’arrêter là? Pourquoi ne pas montrer les progrès accomplis depuis la chute des talibans en 2001? Oui la situation reste insurrectionnelle, le gouvernement contrôle moins de la moitié du pays, et il faudrait être naïf pour ne pas considérer ce pays comme un pays en guerre, mais quid de la reconstruction, des systèmes de santé et d’éducation qui se remettent progressivement sur pied, et des progrès constitutionnels achevés depuis bientôt 6 ans. Cela me rappelle la couverture médiatique des pays arabes, ou encore trop souvent on filme des reporters avec des terrains vagues ou des déserts pour background, pour entretenir l’image du bédouin qui peine à évoluer…sans commentaires! Un mal en entraîne un autre, celui qui impose la doctrine du mieux vaut être mal accompagné que seul…oui les mots sont dans l’ordre vous avez bien lu. Les clowns ne manquent pas dans ce pays au niveau des expatriés, entre ceux qui viennent sauver le pays ou encore évangéliser les sauvages. Nous avons eu en Avril l’illustration parfaite avec les deux Français de Terre d’Enfance kidnappés à Nimroz, une zone ou il faudrait être sacrément débile pour y mettre les pieds, puis l’autre exemple plus récent et plus édifiant des 23 sud coréens venus évangéliser les barbus et kidnappés sur l’axe routier le plus dangereux d’Afghanistan. La encore la faute à qui? A ceux qui les envoient pardi, ces petites organisations ou ces congrégations qui devraient être traînées en justice pour des actes pareils. Mais cette doctrine s’applique aussi en interne à nos organisations plus sérieuses qui peinent à trouver des volontaires pour animer nos projets. Chapeau aux clowns encore une fois mais à ceux qui passent au travers des mailles du filet ; une situation aussi exaspérante que je préfère en rester là ! Le dernier mal? Celui de l’argent malheureusement et de la politique de ceux qui le dispensent, à savoir la communauté internationale. Depuis deux ans maintenant l’orientation générale va vers le financement direct du gouvernement et des structures humanitaro militaires, censées savoir mieux que tout le monde comment adresser les problèmes dont nous les ONGs avons fait notre métier. Pour ce qui est du gouvernement, cette optique est à mon sens la bonne, à condition que la bonne gouvernance soit prouvée, ce qui hélas n’est pas encore le cas dans ce pays rongé par la corruption. Pour ce qui est de l’aberration que constituent nos amis du treillis en charge d’assister la population, difficile de trouver les mots tant cette association compromet notre neutralité et nous met, nous ONGs, sous la bannière de ceux qui prennent parti dans un conflit ou notre seul but est d’assister les personnes vulnérables. Que nous restent il alors de tous ces milliards investis dans la reconstruction de l’Afghanistan? Quelques miettes qui nous forcent depuis bientôt deux ans à réduire nos activités, alors que les besoins restent toujours aussi importants. Voila les amis pourquoi une mission comme l’Afghanistan est dite difficile. Car nous devons nous battre contre tous ces maux afin de continuer notre travail auprès de populations encore loin d’être tirées d’affaire. Et votre serviteur là dedans? Eh bien on garde la foi, surtout lors de ces visites terrain dont je vous parlais au début, lorsque nous rentrons en contact avec nos bénéficiaires et surtout avec ceux qui ne peuvent l’être faute de toutes ces limitations. L’Afghanistan a encore besoin des ONGs et n’à surtout pas besoin de tous ces clowns que nous croisons, et de cette confusion des genres que les bidasses nous imposent. Que faire? Prendre notre mal en patience et attendre que la communauté internationale change de tactique, et nous redonne les moyens d’agir à force de lobbying, de dénonciation, et de détermination…inch allah! Je voudrais terminer cette missive par une petite dédicace à mon camarade Irfan travaillant pour le Comité International de la Croix Rouge et qui a été fait prisonnier par une bande de criminels voulant le revendre aux talibans, alors que ce dernier rentrait d’une des zones les plus dangereuses du pays où il négociait la libération du dernier otage allemand qui a fait la une de vos journaux il y a quelques jours. Irfan a participé aussi à la libération des otages sud coréens dont la presse a fait les choux gras aussi. Fort heureusement pour lui, l’histoire s’est bien terminée et il a été relâché ainsi que ses 4 compagnons kidnappés avec lui. Irfan est en vacances là et reviendra bientôt continuer son travail. Une petite pensée pour ceux qui comme lui qui risquent leur vie tous les jours pour les autres dans ce pays, mais aussi dans toutes ces destinations troublées où nous tentons tant bien que mal de faire une différence…big up to all :-)

11 octobre 2007

News du Myanmar

Salut a tous, Pour vous faire patienter encore un peu avant mon prochain posting et pour ceux que ca interesse, voici un témoignage de ce qui se passe au Myanmar, vu de l'intérieur. L'auteur est une humanitaire, compagne d'un collègue ici en Afgha. Ca se passe de commentaires...hasta la proxima amigos y amigas, et une grosse pensée à tous ceux qui bossent vivent et essayent de changer la donne de par la bas! Sun, 30 Sep 2007 14:29:17 +0200 bonjour a tousdesole pour ce message qui arrive un peu tard..qques explications de ce que la plupart d'entre vous avez probablement vu a la téloche ou ds les journaux.la Birmanie, d'habitude qualifiée de pays endormi ou il ne se passe rien, s'est subitement réveillée en août. Suite a une augmentation des prix du carburant. Premières manifs de moines, et petit a petit leur nombre a grossi, et ils ont ete rejoints par des civils. Resultat, a yangon la semaine passee, 100.000 manifestants.il faut savoir que les dernières manifs remontent a 1988 et se sont soldées dans un bain de sang. C'est un peu ce qu'on craint cette semaine, car on ne sait pas encore comment le gouvernement va réagir. En fin de semaine, premiers signes de répression : 13 morts et bcp d'arrestations. Au passage, un journaliste japonais s est fait descendre. Est ce que les manifs vont s'arrêter suite a ces premiers morts? Aucune réponse à ce jourAu fin fond de la Birmanie, de fait épargnée par ces manifestations, les gens sont tellement oppresses par l'armée que personne n'ose manifester. (une personne a manifeste et s'est faite arrêtée... au bout de 200 mètres...), donc pas de risque pour notre sécurité - en tout cas aucune montée de violence dans les environs. par contre, si la situation se dégrade encore plus, il nous faudra peut être quitter le pays. (l'aéroport a été ferme, ce qui est mauvais signe, et la ville par laquelle nous passons pour rejoindre la capitale en prenant un vol intérieur a eu des manifestations assez violentes). Evidemment personne ne se réjouit de fermer les programmes et partir, mais c'est une option que nous devons aujourd'hui envisager. je pense que la situation va se calmer et que (malheureusement) la routine va reprendre pour la population. Je suis un peu pessimiste, je ne crois pas trop a une revolution.depuis cette semaine nous avons une ligne internet sécurisée, ce qui me permet de vous ecrire tout ca.tres grosses bises, je vous réécris bientot

27 septembre 2007

Une BD sur l'Afgha une

Salut a tous, En attendant mon arlésienne d'update de blog qui apparaitra 6 mois après le dernier (je pense pouvoir m'avancer cette fois ci) j'en profite pour faire un peu de pub à Nicolas Wild rentré il y a qque mois d'Afgha et qui publie sa BD. Allez nombreux, et achetez tout autant à mon avis ca vaut le détour! A bientôt :-)

07 août 2007

En attendant Godot

Allez dernier posting le 13 Avril et depuis des promesses des promesses....bon en attendant de rattraper (bientôt) 4 mois de silence voici un reportage de TF1 sur la mission d'ACF au Kenya, la ou nous étions avec Trayle l'année dernière pour bosser sur la grande sécheresse de 2006 comme ces messieurs dames la présentent. Mention spéciale au réservoir d'eau à la fin, construit par ma chérie dans le cadre de son programe d'eau et assainissement :-) Sinon pour info, ce reportage a été tourné dans le cadre de la commémoration du massacre de Muttur ou 17 de nos staffs ont été sauvagement assassinés l'année dernière au Sri Lanka. Une pensée pour eux et pour tous les collègues qui bossent dans ces zones si tendues. Pleins de bonnes choses à tous! http://tf1.lci.fr/infos/media/monde/0,,3514402,00-mission-action-contre-faim-kenya-.html

13 avril 2007

Kabul le jour, Kabul la nuit

Salut a tous, j’écris ces quelques lignes en ce vendredi 13 assis sur les canapés de l’Atmosphère, un club français ou se trouve une piscine, un bar, et un resto ou je conseille les steaks sauce roquefort juste après un carpaccio des familles, sans oublier le fondant au chocolat aux pépins de grenade, le tout rincé par un vin de pays pas piqué des vers….je suis où ? Mais a Kaboul pardi ! Début de réponse aux questions que beaucoup se posent et que je reçois régulièrement, la vie a Kaboul ? Pas trop dangereux ? Pas trop contraignant ? Sachez tout d’abord que nous sommes dans une république islamiste, et que comme pour tous les régimes religieux identiques (Iran, Pakistan…) en capitale et dans les grandes villes, cohabitent deux mondes en permanence, celui des expats, des binationaux, des pistonnés, des hauts dignitaires, et de certains locaux aventureux avec celui des afghans moyens bien moins doré, bien plus exposé, et surtout bien plus dangereux en ces années afghanes marquées par une détérioration assez hallucinante de la sécurité. Plus c religieux, plus c hypocrite en deux mots (rien de nouveau ceci dit) vu que les autorités ferment un œil qui souvent lorgne sur le portefeuille et autres bakchichs sur fond de flou juridique, de zones grises, et de démagogie populiste qui provoque de temps en temps des descentes type prohibition le côté Hollywood en moins. Quand on est expat, il y en a donc pour tous les portefeuilles, et presque pour tous les goûts. Que tout le monde se rassure donc nous ne manquons de rien (surtout pas de bonne bouffe et d’alcool) le tout dans des ambiances aussi sécurisées que possible. Cela devient plus compliqué quand nous voulons découvrir l’autre monde, le vrai, celui es afghans quoi. Bienvenue dans le monde de la sécurité tendue (dont bibi est le moniteur de par sa position de coordinateur logistique, le garant étant le chef de mission) ou se côtoient interdictions (essentiellement) prise de risques contrôlées (ou pas) et assessments en tout genre a chaque fois que nous sortons du périmètre validé. Pas le droit de marcher en dehors d’un petit rectangle, pas le droit de conduire, déplacements presque toujours accompagnés d’un staff national. Etre en retrait en permanence, ici point de visibilité ONG, tout le contraire en fait avec une politique low profile pour se fondre un maximum dans la masse. La barrière culturelle aussi est de taille, au vu des règles concernant les femmes déjà, mais aussi au vu d’un islam qui reste assez difficile à percer, entre politesse vis-à-vis d’expatriés, zèle propre, et désillusion face à un occident qui une fois de plus ne présente que sa face la plus mercantile et la moins idéologique, détournée et dénaturée régulièrement par ignorance, colère, et autre manipulations barbues. Donc voila passé les salamaleks de circonstance, les quelques outings aux restos populaires avec le staff, et les tasses de thé échangées au bureau, que reste t il ? Les expatrié(e)s, ma plus grande déception depuis mon arrivée en terre afghane. Les fidèles lecteurs de ce blog m’ont souvent vu faire l’apologie de ces cercles d’amis et de compagnons d’arme, dont la richesse n’a d’égal que la force et la sincérité. Quid de kabul? Tout le contraire malheureusement L Premier choc, l’expérience et l’âge moyen. Je m’attendais en arrivant dans un contexte aussi chevronné que l’Afghanistan à rencontrer des gens à l’expérience certaine, qui auraient roulé leur bosse dans d’autres destinations pour le moins costaudes, et d’un certain âge (sous entendu d’une certaine maturité) Que nenni! Avec une moyenne d’âge de 25 ans et un discours conséquent, le niveau ne vole décidément pas très haut. S’ajoute à çà une candeur impressionnante sur fond d’admiration pour « ce peuple de résistants et ce pays magnifique » faisant fi de toute réalité et/ou barrière sociale, historique, sécuritaire, et culturelle. L’humanitaire a toujours partiellement été un foyer pour personne en fuite de quelque chose, à la recherche d’une autre soit, mais un vivier pour jeunes en devenir qui se cherchent et qui font leur Erasmus en Afghanistan, j’avoue rester un peu perplexe. Autre choc, le communautarisme qui règne dans le milieu expatrié et surtout le milieu français. Si se retrouver entre compatriotes a toujours été un bonheur pimenté d’une bonne bouteille, d’une terrine maison, ou autres prétextes consistant à faire l’apologie de notre mode de vie à la gauloise, de rigoler d’un chauvinisme que nous rejetons à moitié (et de pourrir les rosbifs au rugby bien sûr) ici c’est plutôt le ghetto linguistique et culturel. La richesse de mon expérience humanitaire est toujours passée par ce mélange de nationalités que je n’ai pas besoin de détailler, et quelle déception de retomber dans un univers aussi monochrome! Ressortent les vieux clichés désagréables, les préjugés à la limite de l’intolérance (et de la connerie bien sûr) et le pire? Les autres nationalités en font de même…mais à qui jeter cette maudite pierre ? Bien entendu la résistance s’organise, minée par les fins de mission des valeureux résistants, mais la lutte continue. En fin de compte, est ce bien un mal? Le petit groupe de résistants a un avantage indéniable, celui de nous dégager pas mal de temps libre à exploiter de biens différentes manières, mais ce sera l’objet d’une prochain posting. Un vocabulaire militaire de circonstance depuis quelques lignes, pourquoi? Parce que nous sommes dans un pays en guerre active (nouveauté pour moi) et que par conséquent je découvre une nouvelle composante au paysage ONG, nos amis les militaires en campagne, chargés de faire la guerre mais aussi de gagner les « hearts and minds » formule tristement commune aux Einsteins en chars d’assaut. Le nom des troupes étrangères en Afghanistan, l’ISAF (International Security and Assistance Forces) résume la confusion dont nous faisons les frais en tant qu’ONG. Pour le I le S et le F pas de soucis, mais l’intrus reste quand même l’assistance apanage des humanitaires non? Et oui en deux mots les militaires ont décidés de nous « faire de la concurrence »…et çà donne quoi ? Un bordel digne de ce nom aussi dangereux pour la qualité de l’aide humanitaire que pour notre propre sécurité, merci les miloufs. L’aversion pour l’uniforme que j’ai toujours éprouvé résulte de motivations plus complexes aujourd’hui, mais elle n’en demeure pas moins une réalité en ce qui me concerne. Mais encore? Suite au prochain épisode pour vous garder dans l’expectative…

07 avril 2007

Chtit'interview

Salam a tous, Suite au kidnapping de deux humanitaires français, et en attendant la suite des festivités que nous promet malheureusement l'afghanistan, veuillez trouver ci joint une mini interview de vore serviteur avec le monde.fr. Merci Marion ;-) http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-892470@51-799721,0.html

12 mars 2007

Et c'est reparti Afghan Style

Salam aleikoum, Dernière dépêche le 12 novembre du Kenya, nouvelle missive le 12 Mars, 4 mois plus tard…..d’Afghanistan! Suis tranquillement dans mon lit à Kaboul en train de redonner vie à ce blog, trop négligé après mes péripéties à la frontière somalienne, et surtout en train de rétablir le contact avec la terre après une année 2006 chaotique et silencieuse à souhait dont je commence tout juste à me remettre. Alors par où commencer ? eh bien sachez que Trayle et moi sommes toujours ensemble et que nous nous sommes fiancés le 3 décembre à Nairobi. Cela s’est fait un dimanche matin au marché Masaï où le vendeur d’anneaux en argent nous en a mis deux aux doigts, avec pour témoins tous les commerçants entourant son tapis. Des fiançailles qui ont fait suite à la proposition en bonne et due forme faite (et acceptée) sur une plage de sable blanc de l’océan indien 6 mois plus tôt. Une manière fort charmante d’officialiser la plus agréable des situations qui nous a vu traverser pas mal d’épisodes et de destinations à deux, avec la manière. Nous ne parlerons pas de mariage pour l’instant, même si plusieurs idées nous trottent dans la tête : on vous tient au courant! Notre mission au Kenya s'est donc terminée le 19 décembre très précisément et nous avons pris un peu moins de 3 semaines de repos entre Paris et Londres le tout entrecoupé de préparations et briefes en tous genres avant de rejoindre ce pays qui en 1979 a vu naître Action Contre La Faim, et qui jusqu’aujourd’hui reste un destination emblématique de l’humanitaire, où son passé, présent, et futur s’y concentrent avec une densité telle qu’il est difficile de ne pas être en questionnement permanent sur ce que nous voyons et vivons ici. Point de bordel dans la tête du Mario mais tout s’entrechoque et part dans tous les sens à vitesse grand V. Comment vous l’expliquer et vous donner une idée de ce pays? Essayons de l’aborder par le biais de la chronologie, meilleur fil directeur à mon sens pour vous emmener là où je me trouve en ce moment. A l’évocation du passé de l’Afghanistan que vous vient il à l’esprit? l’invasion russe, les moudjahiddines, la guerre civile, Massoud, Ben Laden, les talibans, la coalition, le pavot et j’en passe et des meilleures. Les conflits internes et externes qui durent depuis trop longtemps qui ont mis le pays à genoux, qui ont traumatisé pour des générations, qui ont réduit tout espoir d’avenir ou simplement de projets pour le futur à des idées lointaines qu’on ne peut (et parfois veut) pas comprendre. Les parallèles avec le Congo affluent non pas sur le type de conflit ou sa durée, mais bien sur l’horreur qu’il a engendré et sur les conséquences dévastatrices qu’il a eu sur la population…De nôtre côté ONG, eh bien l’Afghanistan reste le laboratoire humanitaire où se sont développés (pour ne pas dire nés) protocoles, procédures, et autres méthodologies qui font aujourd’hui la force d’organisations comme Action Contre La Faim. Une mission enveloppée d’une attention toute particulière par notre siège de Paris (dont bon nombre de ses employés sont passés par là) qui sans vouloir l’admettre lui passe ses caprices tout en exigeant d’elle ce qu’elle peine parfois à fournir, tel une personne qui s’est sorti d’une relation amoureuse, mais qui continue à voir en celle dont il s’est séparé un futur commun aussi mélancolique qu’improbable, alors que cette dernière a grandi, évolué, changé, pour le meilleur et pour le pire. Le présent maintenant, résumé à mes yeux par cet énorme poster de Massoud visible dès que nous sortons du parking de l’aéroport et que nous commençons notre trajet vers la ville. Les afghans à l’image de ce dernier sont un peuple de guerriers pour qui l’honneur passe avant le dialogue, et pour qui les armes restent malheureusement les lettres les plus communes d’un alphabet dont personne ne semble se lasser quoiqu’en disent les médias et les autres...Massoud rime avec la France bien sur qui a investi en ce pays officiellement ou pas un nombre de ressources financières humaines et militaires que nous ne comptons plus. Mon ami Massoud disait notre philosophe du Point, grand résistant dont la réputation n’est plus à faire, mais qui n’hésita pas à bombarder Kaboul au gré des alliances avec certains chefs de guerre et autres parlementaires de la kalachnikov…demandez au Hazaras ce qu’ils en pensent disait un ami, mais bon pas envie de lancer un énième débat sur la question, aussi futile qu’ancienne…cet énorme poster donc pour rappeler à la France ce qu’elle aime, comme une forme d’autorisation de prélèvement automatique? On en est à se poser la question lorsqu’on voit le nombre de français à Kaboul et le nombre de représentations officielles, ONGs, et autres entreprises cocorico. Le label Afghanistan fait fureur côté tricolore, ainsi nous rencontrons les collègues d’Afghanistan libre, ceux d’Afghanistan demain, nous voyons les pancartes d’Afghanistan Bretagne (énorme çà), les projets d’Amitié franco Afghane…difficile de ne pas sourire! Alors ce poster ? tour de marketing, ou véritable identité qu’on s’efforce de bâtir en sus des luttes de clans, des trafics d’intérêts, sans oublier ceux du pavot? Je ne pense pas trouver la réponse à cette question, mais je reste aussi enchanté que fasciné par ce pays où tant de sentiments s’entremêlent. Et le futur alors? La grande inconnue en cette année annoncée comme charnière (tout comme l’année dernière ceci dit…) à tous les niveaux. Celui de la société déjà où tradition, religion, et autres assimilations culturelles se perdent au profit des futilités de la société de consommation. Mais comment reprocher aux afghans de profiter de notre paradis occidental de la consommation, cet exutoire à un présent bien terne que l’on préfère oublier au rythme des sonneries sophistiquées des portables, et au vrombissement des gros 4X4 importés? Au niveau politique aussi où la corruption a complètement rongé une administration incapable de tenir ses promesses d’un lendemain d’élection où Karzaï promettait un minimum syndical jamais matérialisé. Au niveau économique aussi où l’on s’acharne à détruire cette fleur de pavot souvent seul symbole d’une rentrée d’argent qui passe avant tout principe pour des gens dont la misère n’a d’égal que l’absence d’alternatives. Et au niveau militaire, où les tristement célèbres talebans qui exploitent cette nature (souvent) morte pour retrouver l’époque où comme le disait une affiche européenne de 2001, 100% des femmes étaient portées disparues, le tout bien entendu sur fond d’intérêts stratégiques du voisin pakistanais, et du one and only Uncle Sam acharné à vouloir triompher du mal, pour éclipser le rock’n’roll irakien, et autres aventures républicaines que vous connaissez mieux que moi… Le futur de nos ONGs enfin ? je me rends compte avec tout l’enthousiasme et l’intérêt qui en découle que nous écrivons ici même le nouvel ordre humanitaire post 11 septembre, avec la mort progressive dans leur forme actuelle de la neutralité et bon nombre de nos principes de fonctionnement, remplacées par une nouvelle donne sur fond d’intervention humanitaire/militaire de nos amis en treillis, de guerre des religions voire des civilisations (que ces lieux communs sonnent faux) avec toute la confusion type axe du bien versus axe du mal qui peut en découler Voila je pense avoir planté le décor, et je m’arrête là pour cette fois. La prochaine missive racontera notre quotidien kabouli aussi bien au travail qu’en dehors, sans oublier nos amis militaires qui pimentent à leur façon un quotidien déjà assez chargé. Je voudrais terminer ces lignes, en adressant une pensée aussi forte que sincère à tous les amis et collègues actuellement au Darfour. Pas besoin de revenir sur l’actualité ni sur le contexte de cette intervention, mais sachez que les agressions physiques et sexuelles dont font l’objet les populations et les ONGs de cette zone ont dépassé toutes les limites de l’acceptable. Je pense tout particulièrement aux équipes ACF et autres, qui en ont fait les frais récemment, et qui continuent malgré tout d’assurer l’acheminement de l’aide. Big up a vous amigos, on vous soutient par la pensée à défaut de mieux

12 novembre 2006

9 mois donc depuis la derniere

Depuis le temps, Bizarre de reprendre son clavier pour autre chose que le boulot après tout ce temps. Me souviens de la derniere fois que je mettais a jour mon blog c etait fin fevrier aux Etats Unis d’ou je vous parlais de notre nouvelle mission au Kenya ma cherie et moi, et du fait que je ne pensais pas pouvoir tenir a jour mon blog comme au bon vieux temps congolais. Je ne croyais pas si bien dire, car un blog déclassé passe encore, mais quand je vois des mails qui datent d avril dans ma boite aux lettres, je vois bien que c est parti en sucette quelque part…me voilà donc 9 mois plus tard en ce dimanche matin reprenant ce rituel qui m etait plus important que je ne voulais finalement bien l’admettre: garder contact avec l’exterieur, avec la famille et les amis, et me rappeler ce qui me definit en dehors de cette bulle humanitaire si belle et si dangereuse a la fois. Nous voilà partis donc pour le Kenya il y a 9 mois de cela pour intervenir sur la secheresse qui sevit sur la corne de l’Afrique entre l’Ethiopie, le Kenya, et la Somalie. Et nous voilà Trayle et moi a Mandera petite ville idealement placee a la frontiere de ces trois pays. Officiellement le Kenya, en realite? Bienvenue en territoire somalien, un semblant de securite en plus. Nous sommes donc en region Somali, qui se confond avec une partie de cette corne d’Afrique, au mepris des frontieres et des regimes en place. Au detriment de ces derniers aussi vu qu’il y a bien lurette qu on a relegue ces kenyans somali (comme ils aiment a se prenommer) aux oubliettes. Du mal a croire que nous sommes au Kenya un de pays les plus developpes de ce continent, et plateforme principale du ballet humanitaire en Afrique. Qu’ils soient ethiopiens, kenyans, ou somaliens ils ont tous en commun ce passe et/ou present de persecution et ce statut d’oublies qu’il sont su retourner a leur avantage pour se muer en une ethnie des plus fermees des plus fascinantes et des plus efficaces. Rien n’est impossible pour un somalien, ni hors de prix. Transporter de l’argent en contree dangereuse? Donnez lui vos millions a Nairobi, vous les recuperez une heure plus tard au fin fond de la Somalie pour une commission modique. Le sac de ciment vous coute 900 Shillings a Nairobi et le transport n est pas garanti en raison de la saison de spluies? Achetez le meme sac a 800 Shillings a un somalien, livre en temps et en heure ou vous voulez. La liste est interminable, et cela explique comment la Somalie sans gouvernement depuis 1991 vit et evolue comme si de rien n’etait…le capitalisme parfait que l’oncle Sam (qui a pourtant installe une usine Coca a Mogadiscio) s’acharne a vouloir detruire depuis pas mal de temps. Cote securite bienvenue au pays des armes et des interets claniques, Kenya, Ethiopie ou pas….c’est simple le parrain n’est pas italien mais bel et bien somalien. Peut etre l’heritage d une colonisation italienne qui n’a jamais pu rien laisser d’autre (ah si les vieux camions Fiat qui roulent toujours et encore) Bienvenue chez les Corleone version Islam, strict mais tolerant. Certains papas en soutane pourraient en prendre de la graine ca ferait drolement avancer le schmilblik mais bon ne nous egarons pas…. Voilà donc notre realite ma cherie et moi dpeuis 9 mois. Code vestimentaire et coportement public tout aussi timore. Les 5 prieres quotidiennes donnent le rythme. La melodie c est plutot la pression et le souci de ne pas froisser l’equilibre clanique qui se base sur une sanglante loi du tallion. On souffle? oui quand le Khat arrive en ville, cette fameuse machouille amere a l‘effet abrutissant. Ben oui apres tout faut bien quelque chose, vu que l’alcool est interdit. Pas evident donc comme quotidien mais non seulement on s’y fait, on y prend meme gout car ce dont un somalien est capable…mais qu’est ce qu on fait donc la ? ben de l’humanitaire pardi, parce que oui j ai oublie un detail si certains trouvent leur compte dans ce systeme, les populations somaliennes vivent dans l’oubli et on a oublie que la nutrition, l’eau et l’assainissement, l’education a la sante, et les soins de sante primaire eh bien ca a un impact et ca fait une difference! Nous voilà donc parachutes avec ma cherie au sein d une tres mediatique et controversee secheresse, elle pour objectif de lancer un programme d’eau et d’assainissement, et moi d’organiser du water trucking pour les populations de l’ouest du district, puis ouvrir deux bases qui s’ajouteront aux deux existantes et organiser les operations pour que nos programmes tournent a plein regime sur notre zone d’intervention. Un mois plus tard, et apres avoir lance tous les chantiers, me voilà parachute a Nairobi pour 3 mois pour combler le manque de coordinateur logistique (Trayle restant a Mandera). Je me retrouve donc a couvrir le sud Soudan en plus du Kenya, pour ne revenir que debut Juillet sur Mandera. Debut juillet donc, pour reprendre ces chantiers qui n’ont pas vraiment avance et quand meme faire tourner les programmes. Tout cela sur fond de nettoyage d’une mission a la derive depuis plus de deux ans. La voilà la vraie cause de mon silence, ce cote noir de l’humanitaire qui fait que quand les ressources humaines se font rares, on est souvent mieux mal accompagnes que seuls. Nettoyer la merde des autres voilà donc mon quotidien depuis tout ce temps. Oui on avance mais a quel prix ? choix erratiques du siege, departs d’expatries, demissions de staff national, licenciement de mauvais elements en place depuis bien trop longtemps. De mauvaises surprises consequentes comme l’admin qui se barre avec la caisse, mais beaucoup de satisfaction de voir la maison se reconstruire et s’assainir. L’apprentissage est de taille, l’experience est enorme, mais le constat est la : a part ce 7/7 eprouvant, point de place pour la reflexion personnelle, point de place pour ces moments off qui ont tant faconne mon periple congolais, et surtout point de place pour une vie privee : le dnager de cette bulle humanitaire que je mentionnais plus haut. Temps de lever l’ancre non? nous avions prevu le coup en annoncant un depart anticipe prevu pour la fin de l’annee, et ce des le mois de Mai. Pas abuser de bonnes choses non plus….mais quel etat d’esprit ? positif plus que jamais rassurez vous. Au vu de l’experience acquise, au vu de notre relation Trayle et moi qui a non seulement traverse tous ces passages admirablement, mais qui n’augure que du bon pour la suite, et surtout au vu de la satisfaction grandissante que nous ressentons au fur et a mesure que le depart se rapproche, signe que nous faisons le bon choix. Nous aurons vu cette mission se developper, et aurons contribue a apporter une meilleure reponse a la problematique humanitaire que nous vivons. Temps de tourner la page avant de virer au cynisme ou a des idees plus noires. Dommage? sans doute mais en 9 mois nous n’aurons pas trouve ce bonheur et ces rires que le Congo nous aura apporte. Le Kenya restera pour nous une parenthese studieuse, utile mais crevante. Nairobi nous verra sans doute revenir dans quelques annees mais pour l’instant, time to sail away. Et Maintenant? Un petit training par ci, quelques propositions par la, eh oui cela devient interessant. Ma cherie et moi pouvons a present pretendre a des postes de coordination bases en capitale essentiellement. Plus d’isolement comme nous l’avons connu ces deux dernieres annees (4 pour elle) mais toujours le contact avec ce terrain qui nous attire tant. Place a un travail un peu plus en profondeur, plus de management d’hommes et un pouvoir decisionnel superieur. Ou ca? le Darfour etait sur la table a un moment, mais le timing ne l’aura pas fait…une piste serieuse qui nous verrait changer de continent mais je ne veux m’exprimer pour l’instant, avant d’avoir le contrat sous les yeux…wait and see ! Voila j’espere avoir compense un peu mon silence tout aussi involontaire qu’injustifiable, et j’espere poster une autre missive prochainement avec notre prochaine destination et surtout tout plan de passage en Occident. D’ici la….Rock’n’Roll babies PS: A toutes les amities du passe qui resurgissent grace a et sur ce blog, pensez a me laisser votre mail que je puisse vous repondre ;-)

04 mars 2006

Entre deux...

Salut a tous :-) En ce week end de debut Mars, me suis dit qu il etait temps de balancer quelques news et de vous raconter un peu de ce qui s est passe qui est en cours, et surtout a venir. J ai donc termine ma mission au Congo le 28 Decembre. Le Congo aura occupe 14 mois de ma vie, 14 mois ou je me suis forge ma premiere experience, ou j ai vecu mes moments les plus intenses, mes aussi mes premieres desillusions et coups de gueule. L humanitaire je continue sans aucune hesitation, mais maintenant que je suis intronise va vraiment y avoir moyen de se faire plaisir, de bien lire entre les lignes, le tout en continuant de faire une difference: elle est pas belle la vie? Pour ceux qui ne le savent pas, le Congo est aussi le pays ou j ai rencontre Trayle, mon americaine de cherie. Ingenieur en eau et assainissement, elle travaille comme moi pour Action Contre La Faim. Elle travaillait sur nos programmes de l est du Congo, puis est venue nous depanner un mois sur la base dont je m'occupais...je vous laisse imaginer la suite ;-) Je me suis donc rendu dans l est du pays apres ma fin de mission pour paqsser une semaine avec elle, et faire du tourisme en RDC!!!! Soiree en amoureux a Goma Jour de l an a Bukavu et quelques jours sur notre base d Uvira a la frontiere burndaise, avant de rejoindre le moyen orient via le Burundi le Kenya, et l Angleterre. J ai passe ensuite le mois de janvier entre la Syrie et le Liban, effectuant mon rituel et toujours aussi agreable pelerinage sur la terre de mes ancetres. Trayle terminant sa mission debut fevrier, nous nous sommes retrouves a NYC pour une tournee americaine a la decouverte de son coin du monde, d ou je vous ecris ces quelques lignes. Retour sur Londres prevu dans quelques jours et prochain depart en mission le 15 Mars. Apres plusieurs echanges avec nos sieges respectifs et plusieurs conversations, Trayle et moi sommes fixes: Nous partons pour le Kenya, ou nous allons travailler sur la famine qui sevit en ce moment au niveau de la corne de l Afrique. Nous serons bases a Mandera city (district de Mandera) dans la pointe nord ouest du Kenya a la frontiere somalienne et ethiopienne. Trayle va s occuper du programme d urgence en eau et assainissement. En ce qui me concerne je serais en charge de la logistique de l ensemble du district, travaillant sur les 2 bases existantes, ainsi que sur l ouverture de 2 nouvelles bases. Une position qui nous va a ravir dont le challenge est de taille et qui va nous permettre de prendre une nouvelle dimension au vu de nos experiences respectives. Cela va etre rude car nous serons dans le desert, et la crise est de taille avec toutes les implications humanitaires et securitaires qui en decoulent, mais nous voulions de telles conditions donc c'est parfait! Enfin, etant au Kenya, nous avons acces a des infrastructures et des moyens de communication parmi les plus developpes d Afrique. Nous n avons pas encore les details mais nous devrions avoir telephones portables et inch allah Internet! Je vous tiendrai au courant des que j en saurai plus! C est donc reparti pour un tour, pour notre plus grand bonheur! La seule frustration qui subsiste est que je n aurai pas eu tout le temps libre pour voir tout le monde comme j avais initialement prevu de le faire :-( Contrepartie de mes annes vadrouille, mais ca va nlus en faire des choses a se raconter quand je me poserai a nouveau. En attendant, je vous demande de garder en tete que je dispose d une semaine de vacances tous les 3 mois, et qu etant base au Kenya, les possibilites de se retrouver la bas ou dans les pays alentours (Mozambique, Zanzibar) sont grandes...si vous voyez ou je veux en venir ;-) Un dernier truc, je m excuse pour la mise en veille de mon blog depuis le 18 septembre, mais je n ai vraiment pas pu trouver le temps....depuis un bon bout de temps! Je prefere priviliegier les mails collectifs pour l instant, mais si jamais les moyens de communication a ma dispo me donne un acces raisonnable au net, il se pourrait bien que ce dernier revive. Gardez donc un oeil dessus on se sait jamais ;-) A bientot tout le monde, we keep in touch comme je me plais a le dire, et prochain mail en direct de la bas!

18 septembre 2005

Une parenthèse nécessaire

Tout d’abord permettez-moi de vous recommander le lien suivant, qui vous emmènera sur le blog d’un première mission ACF, parti comme logisticien au Burundi depuis peu. Les bordelais d’entre vous reconnaîtront peut être Jan Schmidt Whithley promo 99. J’ai rencontré Jan en école de commerce, avec qui nous avons partagé beaucoup de musique, de rugby, et bien d’autres choses. Jan a effectué son CSNE en Turquie par la suite, s’est lancé dans un tour du monde, et a bourlingué ci et là avant d’atterrir chez ACF. Ses narratifs de voyage m’ont toujours fait décoller et je recommande à tout le monde son blog, avec ses récits passés et présents qui en valent largement le détour. Plaisir de nous voir dans la même famille à nouveau mon cher Jan, en espérant que nos chemins se croiseront au plus vite : http://jabla.over-blog.com Allez, reprise de contact après bientôt deux mois de silence. Qu’avez-vous loupé? La fin de mon calvaire avec l’arrivée de la nouvelle responsable de notre base support que j’essayais tant bien que mal de faire tourner en plus de la mienne et en l’absence d’expats depuis 6 semaines. Le responsable de cette dernière était parti fin juin en deux temps trois mouvements sans passation véritable, me laissant la joie de pallier à cette tâche. J’ai eu le soulagement début août donc d’accueillir sa remplaçante avec la quelle nous avons passé 10 jours en passation et formation en tous genres. Le 11 août je regagnais enfin mon bush chéri histoire de me replonger comme il fallait dans notre programme et retrouver tout ce pour quoi j’avais décidé de prolonger mon séjour au Congo. Etant rentré de mon dernier break le 15 mai j’avais droit à une semaine de vacances à partir du 15 Août…que j’ai finalement pris le 03 septembre contraintes de boulot obligent. Il faut reconnaître que ces trois derniers mois ont été tout aussi intenses que les 6 premiers réunis, et que ma santé physique et mentale commençait à en pâtir…si nous pouvons tous imaginer l’impact physique de bosser 7 jours sur 7 10 heures par jour pendant 3 mois environ, gardons une pensée pour Freddy Mercurie « I’m going slightly mad! » Il est devenu fou le Mario? Ben vous me direz quand vous me reverrez mais il est clair qu’être aussi isolé de ses racines, sa culture, et son environnement, tout en étant exposé à notre réalité humanitaire et à l’attentisme souvent absurde et parfois déprimant dont je parlais dans un de mes premiers récits postés sur ce blog...Quand vous expliquez à l’électricien qu’il vaut mieux débrancher le chargeur avant de l’ouvrir, que c’est bien la 10è remarque du genre, et qu’il vous répond ne vous inquiétez pas méssié Mario je suis très souple, croyez moi la boule elle commence à se perdre…c’est çà aussi sauver des vies! allez j’en vois rigoler et croyez moi on en rigole aussi sinon c’est pendaison directe, mais bon tout çà pour dire : il me fallait vraiment des vacances. Allez, tu es en Afrique, toutes ces destinations inconnues, excitantes à un coup d’avion! Les réserves du Swaziland, les plages de Zanzibar, les bars de Mozambique…que nenni les amis, même si j’y ai pensé, il me fallait revenir en territoire familier, européen, apaisant. Stop la nouveauté, il fallait reposer mon corps certes mais surtout mon cerveau : direction mon dernier lieu d’habitation connu avant le Congo, j’ai nommé Londres, pour une semaine!!! Petite pause là, et message aux londoniens qui lisent ce blog. Désolé de ne pas avoir fait signe, mais je me devais de rétablir la barre, souffler, et prendre du temps pour moi. Des vacances retrouvailles n’auraient pas fait avancer le schmilblick et quand je vois le résultat à présent je me dis que j’ai eu raison. Donc pas de soucis on se rattrape à la fin de l’année c’est promis. Bon comment çà s’est passé? Pas de mots pour décrire ce que j’ai ressenti pour être tout à fait franc avec vous. Cà a commencé à l’aéro de Bruxelles le dimanche matin ou j’ai bel et bien eu peur pendant une bonne vingtaine de minutes. Si je m’attendais à un choc, je ne m’attendais pas à avoir des frissons et vouloir me réfugier n’importe où loin de tous ces gens, ces bâtiments propres et ordonnés, et ce flot humain que j’avais bel et bien oublié! Ca a continué à Londres, je ne vous raconte pas le sprint entre le métro et mon ancienne maison. Les premières bouteilles de rosé dans notre jardin de Tournay Road (ceux qui connaissent comprendront) ont bien aidé mais ce n’est que le mercredi soir que tout est rentré dans l’ordre. Encore un pallier franchi dans le monde de l’humanitaire : gérer le retour à la normale. Rien de tout cela n’était anormal aux dires des anciens et des plus expérimentés, je m’en tire même mieux que d’autres apparemment, mais je suis soulagé car j’avais quelques craintes. Qu’allais je ressentir en revenant sur mes pas? De la colère face à l’indifférence générale et l’individualisme environnant? De la nostalgie d’une vie derrière moi mais tellement agréable. Une vie que je n’ai jamais quitté par dépit mais bien par choix. Me rappellerait elle, au point de remettre en cause le tournant que j’ai pris voilà bientôt 11 mois de cela? L’Afrique resterait elle présente aussi dans ma tête m’empêchant de faire la coupure dont j’avais tant besoin? Enfin qu’allais je ressentir face aux quelques personnes que j’aie revues? Allais je retrouver des amis, des inconnus, ou bien pire des gens avec qui je n’avais plus rien à voir? Eh bien rien de tout cela pour mon plus grand bonheur. Ce break était donc nécessaire, non seulement à titre de repos mais aussi à titre identitaire car s’il a confirmé que rien n’avait changé au niveau des convictions, de mon appartenance culturelle, il a aussi renforcé ce sentiment d’être tout simplement en mission en Afrique, aussi agréable qu’elle soit. Je me suis posé la question pendant longtemps de savoir à quel point j’avais assimilé la vie à l’africaine autant dans le quotidien que sur certaines considérations plus abstraites. La réponse est là : suffisamment pour prendre mon pied dans le travail et m’intégrer dans mon lieu de vie, et suffisamment pour me rendre compte que cette réalité ne serait la mienne que temporairement, me laissant en harmonie avec mes racines, ma famille et mes amis. Réaliser que l’assise qui m’a permis d’en arriver là était toujours aussi solide était la plus belle chose à récolter de cette semaine ma foi bien trop courte. Je me sens encore mieux que quand j’ai décidé de prolonger ma mission. Pourquoi? Car j’ai pris le recul nécessaire pour bien négocier les derniers mois qui me restent. Car je sais que mes vacances après cette mission et avant la prochaine seront optimales en termes de récupération, et que je ne passerai pas de temps à me demander ce qui m’arrive. Je n’ose imaginer mon état si j’étais rentré en Europe qu’en Janvier après 15 mois de Congo… pris l’avion le cœur encore plus léger, et avec un enthousiasme de même intensité mais tellement différent des derniers retours sur cette mission. Cela fait donc une semaine que je suis rentré et je m’envole demain aux aurores pour la brousse pour ne pas en ressortir avant début novembre! Elle n’est pas belle la vie? Pour info, c’est à présent officiel, je quitterai la mission Congo le samedi 30 décembre au soir. Passage à Londres d’une semaine pour débriefer, me livrer aux check-up médicaux de rigueur, puis la Syrie pour un bon mois histoire de retrouver mes géniteurs et consorts après deux ans d’absence. S’ensuivra un mois de février off que je compte mettre à contribution pour revoir un maximum d’entre vous, et je repartirai en mission début Mars. Prochaine destination? Quelques pistes, beaucoup idées, mais c’est bien trop loin pour l’instant…. Allez je vous en dirai plus la prochaine fois, mi-novembre Inch Allah! En attendant, si vous avez des sous qui traînent…. Donnez à Action Contre La Faim!

25 juillet 2005

C’est reparti pour un tour

Bon il s’en va le Mario ou bien il continue au Congo? Eh bien comme certains d’entre vous le savaient, le Mario avait décidé de partir, décidé à changer d’horizons de contexte et passer sur une autre mission. La raison? cramé tout simplement, me suis dit que j’allais passer a autre chose. C’est la que la providence se matérialisa sous la forme d’un plombage de dent qui sauta mercredi dernier a 7h du matin. Un avion du CICR passait par là et j’ai été évacué en urgence pour passer sous la fraise d’un dentiste congolais. 3 anesthésies plus tard me voilà coincé à Lubumbashi ma base support, en raison de l’absence d’avions coupé soudainement du programme de ma base et de tout ce qui s’ensuit. Bon j’ai décidé de partir, mais au fond de moi une hésitation persiste et je n’arrive pas à mettre le doigt sur la raison. M’étais senti tellement mieux en décidant de me barrer, je commençais même à faire des projets, et une nouvelle mission au Mali semblait se dégager du lot. Allez quelques jours de reflexion encore histoire d’avoir zéro regrets…si regrets il y a ? La providence se mua encore une fois en la présence de mon coordo log avec qui les discussions se sont prolongées dans les boîtes de Lubumbashi autour de quelques (nombre secret) Tembo tout en évitant les assauts des prostitutis particulièrement en forme. Mais de quoi voudrais je me désengager? Tout simplement de tous ces problèmes professionnels rendant mon travail pénible, et de la non réaction de mes collègues face à des situations fastidieuses que nous aurions pu anticiper ensemble. Mais la vraie raison derrière tous ces problèmes est en fait l’incapacité de notre siège à nous fournir les ressources humaines suffisantes pour garantir un minimum d’efficacité, nous nous retrouvons avec un concentré de premières missions à qui il manque bien évidemment l’expérience pour traiter les problèmes mais surtout la manière de façon à garder son rendement optimal…et sa stabilité nerveuse et mentale si vous voyez de quoi je parle. Mon problème est là, j’ai voulu couvrir ce manque et me disperser sur des points que je ne maîtrisais pas. Pas une perte de temps, mais vraiment pas la bonne manière de se préserver. De plus quel message donner à ces messieurs du siège? Que la situation est sous contrôle malgré tout. Effectivement mais au prix de mes nerfs de ma patience et sur du long terme de mon efficacité. Aussi, à chaque fois que j’ai du m’absenter de ma base, notre staff national a assuré comme si de rien n’était. Oui cela tourne au ralenti, oui il manque une supervision nécessaire, mais c’est tout simplement le prix à payer, et nous ne pouvons rien y changer. A mon sens, le point le plus important sur une mission est de donner au staff national toutes les responsabilités que celui ci est en mesure d’assumer, et surtout de transférer un maximum de connaissances de façon à les rendre autonomes. L’ultime succès d’une mission ACF reste à mon sens non pas le désengagement une fois notre travail terminé, mais bien une ONG locale constituée de ce même staff avec qui nous travaillons, qui se mue en ONG de développement durable. En quittant la mission a mi chemin mon travail à ce niveau restera bien incomplet. Pénaliser notre staff, en leur demandant encore plus de rendement (faut pas se leurrer sur mon remplacement avec les problèmes de recrutement que nous avons) avec encore moins d’outils: au vu de leur motivation et bonne volonté, ceci me pose problème. Enfin ais je vraiment fini d’apprendre sur cette mission? Toute cette merde peut-elle faire autre chose que me rebuter? Partir comme çà n’est ce pas par la petite porte? Le souvenir du rugby et du concept d’aller au charbon comme tout première ligne qui se respecte (que les non initiés excusent mon jargon) se rappelle à mon souvenir. Ne suis je pas en mesure de mettre la tête encore plus dedans et d’essayer de rétablir la barre? Les premières lignes au rugby sont affectés au travail obscur, et s’ils ne sont pas sous le feu des projecteurs, leurs co-équipiers savent a quel point leur travail est crucial et ce qu’il implique pour permettre aux autres de mettre en place le jeu. Assez d’ovalie, on s’est compris. C’est là que je vide ma bière, envoie la enième demoiselle de joie ballader et tranche : je reste. Non seulement je reste mais on va mettre les bouchées doubles. Une nouvelle chef de base arrive sur ma base support, peut etre que ce sera la personne avec qui je pourrai enfin travailler comme je l’entends : en équipe et de concert. Et si ce n’est pas le cas? Eh bien un challenge supplémentaire a relever…devais partir en break mi août pour me ressourcer? On zappe j’ai retrouvé la gnaque pas perdre encore une semaine alors que je suis éloigné de ma base depuis mercredi dernier et que ca ne vas pas s’arranger les jours qui suivent. Allez à tous ceux a qui j’ai dit que j’allais zapper et bientôt les revoir, excusez moi mais bon au vu de ce que je viens d’écrire vous comprendrez le pourquoi du comment. Les retrouvailles sont encore une fois repoussées à la fin de l’année mais c’est pour la bonne cause croyez moi. Au fait, il nous manque des expats et ca nous complique vachement les choses….seriez pas intéressés par hasard ? till the next time, ciao babies et n’oubliez pas donnez à ACF !

24 juillet 2005

Quelques images

Embourbé dans le bush en saison de pluies...cool non? C'est bibi supervisant la mise en place des buses de notre premier puits communautaire