28 novembre 2004

Ecarte les rideaux on démarre le show

Mboté na bisso, Allez cette fois on ne parle pas travail, on ne parle pas tracasseries, on oublie les chocs culturels, et on s’attaque à la vie à Mbandaka en diurne et/ou nocturne. Je dis bien et/ou nocturne car la notion de journée est à remettre dans le contexte…souvenez vous, le bled n’a pas d’électricité et les gens vivent au rythme du soleil qui se lève dès 5h00 du matin pour se coucher vers 17h00. C’est ainsi que je me lève vers 6h30 au son des pirogues sur le fleuve, et des congolais dont le volume sonore normal reste bien élevé à de telles heures…la vie commence à s’arrêter après 17 heures pour faire place aux marchés nocturnes tout illuminés de lampes à pétrole qui jalonnent la route comme des centaines de grosses lucioles : superbe! On trouve généralement des ramboutans (gros lychees) des pilolis (petits gâteaux à base de farine de maïs) des arachides (miam) de la canne à sucre, et surtout du Loto Ko la fameuse eau de vie de maïs (j’ai toujours peur de goûter pour ceux qui s’interrogent). Il faut savoir que la recrudescence de cet alcool à une telle heure correspond au retrait des forces de police qui en temps normal empêchent cette vente afin d’éviter l’alcoolisme matinal…c toujours mieux de les voir bourrés a 20h qu’a 14h mais bon, je vous laisse méditer sur la question. Les mbandakais vont se coucher progressivement et la ville meurt totalement à minuit grand maximum. C’est là qu’une ballade en voiture se révèle des plus agréables d’ailleurs au milieu de la végétation équatoriale, avec des jeux d’ombre et une facilité de circuler qui donnent cette impression d’être le maître des lieux pour quelques heures, avant le retour des piétons, des vélos, et de tout ce qui va avec. Mbandaka était une ville très agréable dans les années 60 aux dires des anciens. On y trouvait des théâtres, des cinémas, des restaurants des bistrots…si cela vous semble banal, je peux vous assurer qu’il est difficile de le concevoir aujourd’hui tant cette dernière est aujourd’hui délabrée, et tient debout par un mélange de providence, d’instinct de survie (ayant remplacé le bon sens depuis belle lurette), et d’héritage colonial ayant survécu aux pillages et autres horreurs de la guerre. Il reste donc très précisément deux restaurants à l’hygiène douteuse servant à manger, l’auberge justement et maman Odile (mais incompatibles avec mon régime végétarien), puis deux bars, un ou les expats ne mettent pas les pieds (je pense y aller donc bientôt) et le fameux 222. J’avais placé de gros espoirs sur ce dernier, haut lieu de rencontre des expats m’avait on dit, pensant qu’il deviendrait mon repère et/ou mon bureau annexe… ma première visite m’a vite fait déchanter par la présence exacerbée de prostituées et de leur clientèle, j’ai nommé le contingent uruguayen (nous y reviendrons) Ayant décidé de boycotter dans un premier lieu cet endroit, j’ai compris ensuite que ces messieurs n’y sont pas toute la semaine: à voir donc! Voila, le décor est planté et je dois reconnaître qu’il m’a été difficile de m’adapter au début, mais cela fait maintenant 6 semaines que je suis là et j’ai trouvé un rythme de croisière assez sympa. Mes compagnons d’abord. J’ai eu la chance d’avoir mon prédécesseur avec moi pendant 10 jours au début, puis ma collègue chef de projet pendant un mois et je dois reconnaître que l’adversité dans laquelle nous sommes a contribué à développer une amitié assez particulière que je crois solide : à confirmer donc mais quand je vois ce que j’ai vécu au quotidien de rires, tensions et autre, il me semble difficile de qualifier nos rapports de relations mondaines…wait and see! Je suis le seul expat ACF depuis deux semaines à Mbandaka car la chef de projet étant partie à Kinshasa pour devenir chef de mission, et dans l’expectative de budgets qui se font décidément bien attendre, son poste ici reste vacant pour l’instant. Les journées sont plus longues certes, mais mes bouquins, CDs, et notre résidence avec vue sur le fleuve rend cette solitude dans laquelle j’avais peur de tomber complètement illusoire : qu’est ce qu’on est bien à taper ses mails en regardant le fleuve, avec un petit Miles Davis en fond…héhéhé. Il n’y a pas qu’ACF dans l’humanitaire, il y a aussi Médecins Sans Frontières, la croix rouge, les UN, non ? Je ne sais que répondre…. Il est vrai que je suis arrivé dans l’humanitaire en imaginant une fratrie expat inter ONG modèle de tolérance et de solidarité, mais je suis tombé de bien haut…en dehors de quelques individualités (avec qui je traîne) personne ne fait un effort vers l’autre. Les expats semblent se plaire dans leur tour d’ivoire, délimitant leur univers par le mandat de leurs organismes respectifs, et développant une certaine ignorance de l’autre au nom d’un pseudo élitisme qui est à l’antipode de ce que les humanitaires devraient être à mon sens. Nous sommes donc quelques uns à nous retrouver, et notre quotidien se trouve parfois agrémenté par la visite d’expats de passage, un bol d’air frais comme vous le devinez : compagnons d’un jour ou d’un année, pour paraphraser Mano Solo, dont l’éphémère autant que la sincérité donne à notre vie ici un côté bohème dans lequel une fois de plus je me retrouve. Viennent alors les UN….ah la la je ne saurais par ou commencer moi qui était fasciné par cette organisation. Tous les humas que j’avais rencontré jusque là m’avaient tous fait part de leur dégoût pour ces derniers et j’attendais de voir par même : ils avaient donc raison…les UN sont un pot pourri de nationalités ou les quotas semblent primer sur le professionnalisme, et ou les critères de sélection éthiques ou autres sont totalement absents. Un humanitaire se doit de véhiculer un certain nombre de valeurs au quotidien et qu’est ce qu’il est difficile de le faire lorsque nous voyons ces messieurs, parfois à peine éduqués, plus concernés par les péripatéticiennes que leur boulot, provoquant haine et incompréhension de la part de la population ; bien entendu confusion aidant, nous sommes tous mis dans le même sac, et je vous assure que mes fameuses envies de strangulation reviennent souvent. La question en fait est : que font ils ? Ils sont chargés d’organiser les élections au Congo et rien n’est prêt mais alors la vraiment rien…dois je continuer? En fait oui je vais terminer par leurs militaires en faction ici. Il faut savoir que les UN sous traitent avec des armées pas chers du tiers monde, nous gratifiant donc de la présence d’êtres d’exception. Nous avions les boliviens ici, partis pour pédophilie preuves à l’appui, nous avons aujourd’hui des uruguayens qui passent leur journée à se relayer entre leur camps barbelés et leur port. Mais que gardent ils ? Les UN ont leur Military Police que diable. Ils doivent être là pour soutenir l’économie locale, car avec leur Per Diem largement supérieur au nôtre, ce sont eux qui fixent les tarifs de la passe. Que cela arrive soit, ce sont des militaires après tout, faut pas leur en demander plus. Mais quand on apprend ce que sont payées ces pauvres filles atterrissant ici à cause de cette foutue pauvreté, l’envie de gerber et de coller son poing dans la gueule de ces connards a du mal à se dissiper … le 222 est ainsi infréquentable à moins de ne pas regarder dans les coins et vous comprenez donc pourquoi. Bon, vous venez de lire tout çà et je vous vous demandez s’il y a un peu de rose la dedans, je vous rassure plus que de raison! Nos résidences UN, MSF, ACF et consorts sont très agréables pour tous repas et/ou soirées passées à se raconter notre quotidien ici, à se remémorer nos plaisir occidentaux, à jouer de la guitare, à rigoler des écarts culturels dont nous sommes témoins, et à parler de nos plans de vie. Je veux partir au Darfour, et toi ? HCR à Moscou ? Toi tu veux juste rentrer te reposer? Tu verras après….on parle de nos craintes aussi…lesquelles ? Ben tu crois que nos potes quand on rentrera comprendront ce que nous avons vécu ici au Congo ? Et ma copine restée en Europe qu’en sera-t-il à mon retour ? Je sais pas… comment expliquer à mon entourage que je veux bosser en Somalie? Et toi là tu arrives à dormir après ce que tu as vu aujourd’hui? Ben mine de rien, tout çà meuble nos emplois du temps à fond. La tribu humanitaire c’est notre réalité aujourd’hui et quelques soient nos différences on est tous d’accord sur une chose : qu’est ce que ça va être dur de partir, d’abandonner nos emmerdes ici et notre quotidien si unique, et de se quitter surtout…

18 novembre 2004

Tracasseries

Mboté Na Bisso, Tracasseries donc...derrière ce mot anondin pourtant partie integrante de la vie Congolaise se cache la source de l'enfer que je viens de vivre ces dix derniers jours! certains me demandent si c'est dur le Congo, ma réponse est bien sûr que non, faut juste de l'EXOMIL pour mener a bien son travail, mais laissez moi vous raconter. Tout a commencé avec la préparation de notre meeting trimestriel avec nos trois superviseurs. Un déplacement de quatre jours (deux sur le fleuve) à BARINGA par canot rapide...complication dans l'etablissement du permis de voyager, complications dans l'etablissement de nos papiers de voyage expats, bref deux journées marathon pour arriver à un jour de retard! départ tant bien que mal le jeudi matin ma collègue, mes deux pilotes hors bord, mon mécano, moi même et nos affaires plus le carburant. C'en était trop pour notre petit canot qui refusa tout simplement de déjauger nous forcant a decaler notre voyage de deux bonnes heures et surtout d'abandonner des futs de carburant nous laissant dans l'obligation de nous ravitailler en cours de route: jusque la des contraintes logs tout ce qu'il y a de plus classique, et nous sommes partis l'esprit tranquille dans l'idée d'arriver dans la journée, en comptant sur mon pilote de BARINGA qui viendrait nous trouver en cours de route (de fleuve en fait) pour nous ravitailler. Nos consignes sécu nous interdisant de rouler la nuit sauf urgence (et la nuit tombant a 18h) nous décidons de passer la nuit a Basankusu, port ou est située une base MSF, car il faut le savoir, ici tu ne dors que chez des expats! nous nous rendons chez les collègues qui nous accueillent à bras ouverts (ah la solidarité inter ONG) mais nous devons revenir au port car l'office des migrations n'accepte pas nos documents de voyage: nous nous faisons expliquer que le pays n'est pas reunifié (foutaises) que nos documents ont été établis par des autorités non reconnues ici, et que nous sommes en infraction!!! l'envie de strangulation toujours mais le souci de respecter notre planning nous embarque dans trois heures de discussion (mais quels fils de p...) pour arriver a la conclusion suivante : rendez vous a 5 heures du mat le lendemain chez le numéro 1 de l'office des migrations afin de "négocier" notre départ au plus tôt. Inutile de préciser que l'enervement fait place au désespoir...big up a ma collègue d'ailleurs dont le positivisme a réussi à ne pas me faire sombrer dans une noirceur difficilement évitable. Après une sieste de quelques heures, nous voila rendu a 5h00 chez l'enc... en chef qui veut nous faire remplir des papiers, nous faire payer, requisitionner notre lampe torche et qui voyant qu'il n'aboutit a rien essayer meme de recuperer mon T shirt ACF. L'intimidation, la patience, et l'arrogance aidant nous partons finalement a 6h30 les nerfs aussi tendus qu'un string sur le cul d'une grosse en esperant arriver le plus vite a BARINGA. Prochaine étape, vous l'aurez deviné, la panne sèche vu que mon pilote ravitailleur brillait par son absence. Nous voila à MOPANGA (une sorte de grande métropole vous devinez) en train d'essayer un plan C avec départ de motos chargées de futs d'essence de BARINGA pour nous sauver...deux heures plus tard, notre pilote apparait frais comme un gardon en nous expliquant qu'il nous attendait depuis la veille a 8km en amont...Michel, quand tu pars ravitailler qqun c toi qui trace parce que c celui qui a besoin d'essence qui va tomber en panne non?trop compliqué...allez arrivée a 13h a BARINGA, on oublie tout on dejeune et on commence à bosser d'accord? pas de l'avis de tout le monde....vers 16h nous sommes interpellés par des bruits de foule et c la que nous decouvrons un attroupement d'une bonne centaine de personnes à l'exterieur de notre base, dont une bonne moitié serieusement éméchée, en train de crier et de se comporter de manière vraiment pas amicale. Nous sortons donc, ma collègue bien entourée par moi même et nos 3 superviseurs: il s'agit des personnes non retenues par ACF pour la distribution, vu qu'ils ne rentrent pas dans nos critères de vulnérabilité. Eh oui certains peuvent s'etonner mais voila la froide réalité de notre travail lorsque nos budgets sont limités... il s'ensuit alors une heure et demie de dialogue de sourds entrecoupé de menaces, cris, et autres manifestations de virilité dont on se serait bien passé. Ca n'a absolument pas dégénéré, mais je dois reconnaître que l'espace d'un instant j'ai cru que j'allais avoir mal...allez nous nous quittons dans l'attente de leurs doleances par écrit, fin de la journée, et début de l'enfer équatorial des insectes et autres charmants moustiques. Car ce ne sont pas des piqures que j'ai mais bel et bien des mini blessures tellement ces saloperies sont coriaces: je recommande a tous d'etre allongé dans un lit bien protégé par sa moustiquaire et de rgarder ces mini monstres essayer de la perforer: l'enfer vert. Pour info, il faut savoir que certains insectes sont dotés d'un venin qui rend aveugle...rock'n'roll people. Notre meeting se termine le lendemain et nous n'avons qu'une seule hate c'est de rentrer a Mbandaka. reveil donc en grande forme avec la volonté de partir a 6h00 petantes....nous partons a 7h car mon log auxiliaire avait oublié de faire le plein de la moto qui nous menait de la base au canot...congo style! allez nous partons dans l'espoir d'arriver le jour même, espoir qui meurt deux heures plus tard lorsque le moteur lache! nous voila a nouveau echoué dans un campement de pecheurs sur le fleuve entourés de moustiques et de locaux qui nous observent. Le piston a cassé, et les réparations durent deux heures et demies. Je dois reconnaitre que sans nos pilotes d'exception nous serions bien mal, grace a leur savoir faire nous repartons sachant que le retour dans la journée sera fortement compromis, à moins de rouler la nuit! bon arrivée à 16h a Basankusu que fait on? on continue bien sûr. Décision exceptionnelle prise au regard de nos dernières aventures dans ce charmant port. Je vous fais le topo, nuit noire, il pleut dru, nous sommes sous une bache qui fait ce qu'elle peut pour nous garder au sec. Me voila trempé, ne voyant rien, tremblant de froid avec notre vie entre les mains de nos pilotes: que faire alors? eh bien rigoler et s'occuper l'esprit pour ne pas tomber dans le stress...allez 7 heures plus tard (23h donc) nous arrivons enfin a Mbandaka, fin de l'odyssée!!! Voila, je pense que vous aurez tous compris, quand le Congo veut nous mettre à l'épreuve il n'a pas besoin de faire beaucoup d'efforts...je pourrais continuer des heures sur les tracasseries qui ont retardé mes barges d'une semaine (barges portant nos intrants pour les distribs), les gardiens de la residence qui avaient tiré notre rallonge chez eux, le crétin d'armateur qui a failli endommager un hors bord de l'ONU avec ses manoeuvres (ma responsabilité en cas de pépin), la barge qui est tombée en panne après être partie, le besoin d'envoyer mes pilotes par pirogue motorisée leur porter une batterie neuve pour leur permettre d'avancer... mais arrêtons nous là. Cette mission est ma première, dans un contexte tout sauf évident, et je dois reconnaitre que depuis dix jours ce en quoi je crois et qui m'a poussé dans cette voie qu'est l'humanitaire est plus que mis à l'épreuve. Existe t il un meilleur bapteme du feu? je ne pense pas et je pense que c la raison pour laquelle ma petite étoile m'a fait atterir ici: l'humanitaire par la grande porte. Je garde le sourire je vous rassure... Désolé de ne pas avoir écrit la semaine dernière mais la charge de travail comme vous le devinez ne m'a pas laissé de temps libre...cette missive vaut pour ces deux dernières semaines donc, et la prochaine fois on abordera des sujets un peu plus fun tel que ma vie sociale a Mbandaka city, sans oublier l'update sur mes barges: Action Contre La Faim rules babies....vive l'humanitaire...Amen!

07 novembre 2004

A day in a life

Mboté toujours, Ca fait maintenant une semaine tout rond que j'assume mes fonctions de logisticien tout seul comme un grand. La semaine d'avant mon prédecesseur etait encore la pour le tuilage et la preparation psychologique a ce qui m'attendait, mais maintenant ca y est I'm in command!!! mais au fait c'est quoi la vie quotidienne d'un logisticien au Congo? que du bonheur, et je ne saurais etre plus ironique... vous êtes prêts? Commencons par les bonnes choses quand même. Mon background est plus qu'un atout, vu que je gere un budget, 18 personnes, un parc véhicule terre/mer, et notre résidence sur le fleuve. J'ai chaud au coeur en voyant que mes années d'écoles de commerce, puis de conseil et gestion de projet servent enfin à quelque chose d'autre que de voir son compte en banque se renflouer a chaque fin de mois...que mes parents et les institutions qui m'ont temporairement hébergé se rassurent! Aussi, je prends conscience des différentes cultures dans lesquelles j'ai vécu, ainsi que de mes quatre langues qui sont enfin mises a contribution de manière simultanée. Faut reconnaître que jusque là ces avantages servaient surtout à impressioner la demoiselle du coin, mais là çà m'ouvre pas mal de portes: je parle francais avec les congolais, anglais avec tous les anglophones presents ici, espagnol avec les soldats UN du contingent urugayen, et arabe avec les libanais changeurs d'argent (Mohamed et Ali deux grands moments de ma vie)...aussi cosmopolite que Londres de par ici, qui l'eût cru? bref vous l'aurez compris je pars quand même avec pas mal d'atouts.Maintenant passons au contexte....c'est moi ou c 'est eux mais je vous assure qu'il y en a qui ne vont pas ressortir entiers d'une telle confrontation! déjà tout le monde quémande, cela va du mendiant à l'officier supérieur, et même si ma verve me sauve a chaque fois faut dire que la strangulation devient une pensée de plus en plus concrète...je pourrais passer des heures à faire ma psychothérapie et vous narrer les obstacles que je rencontre au quotidien, mais je préfère résumer par la phrase que mon DRH m'a dite avant de partir: Tout va lentement au Congo, très lentement. C'était malheureusement vrai, mais je pense que le plus dur reste la corruption latente et tout ce qui en résulte vu que nous refusons de cautionner pareil système. Je ne m'attarde pas plus sur ce point qui me donne la nausée vu que nous y sommes confrontés au quotidien. Mais je parle, je parle, qu'en est il au jour le jour? eh bien réveil 7h et arrivée à la base 8h passées. Début de la journée par les mises au point diverses et variées, pénible lecture des e mails (le net est aussi rapide que le Congo), et début de ma journée avec la série d'imprévus et autres merdes qui me tombent dessus. Me voila au port pour verifier la sécu de l'entrepôt, ensuite direction le port pour constater que la barge qu'on nous avait promise n'etait pas la, traque de l'armateur a Mbandaka city, sans oublier le détour obligatoire par les autorités fluviales ou la direction des migrations pour obtenir le formulaire B72 vert fluo. Retour à la base pour refaire le point, engueuler 3-4 personnes, convoquer un tel et un tel et hop direction larésidence pour dejeuner! la pause me direz vous, que nenni! je rappelle que notre parc automobile et fluvial se trouve la bas donc forcément l'arret technique avec les pilotes et les mécanos....retour à la base pour une enième mise au point et/ou engueulade et c reparti pour l'aéroport! bien sûr arrivé la bas le préambule "action contre la faim...eh bien j'ai faim moi" est de rigueur, avant de constater que le fret n'est pas arrivé...on reste calme, et on ne casse pas les côtes flottantes du responsable... euh juste une seule je peux?allez...non? bon tant pis!La fin de journée congolaise se profile aux alentours de 17h30, et il est temps pour moi de revenir a la base pour les differents rapports à taper et autres activités dactylo dont tout le monde raffole mais malheureusement nécessaires, ce qui nous mène à 19h minimum 22h30 maximum (jusque là) Le retour a la maison est des plus paisibles douche bouffe musique lecture et dodo surtout: qu'est ce que je peux dormir dans ce pays!!! C'est vrai que préparer les distributions n'est pas de tout repos et que ce que je me farcis en ce moment reste exceptionnel, mais que d'émotions croyez moi. La pause de midi arrive et l'effondrement moral avec, en se disant qu'on ne vas jamais resoudre nos problemes a temps. arrive alors la fin de journée avec les solutions de dernière minute obtenues lorsque les autres capitulent (plus têtu que moi... tu meurs mon frère) et le sentiment que ca avance malgré tout! joie, soulagment, et decontraction à l'honneur... jusqu'au lendemain matin! Allez la semaine prochaine je pars pour quatre jours dans la brousse, dont deux jours entiers de voyage par canot sur le fleuve: meeting trimestriel avec tous les responsables de nos arrières bases pour préparer les distributions. Depuis le temps que je veux y rentrer dans cette jungle, je vais être servi!!!La ballade sur le fleuve, la guitare dans la nuit, les étoiles dans le ciel...comme réunion de travail je crois qu'on peut faire pire. Promis je vous raconte la semaine prochaine et les photos suivront...héhéhé. Un dernier point et de taille, je vais louper mon premier match de l'équipe de france de rugby depuis 1999. Je pensais être rentré à temps pour suivre le match sur internet (merci sudradio.com) mais il n'en sera rien...sniff! que tous ceux qui regardent le match samedi pensent à moi et j'attends vos mails: on va les bouffer les australiens....allez la Gaule qu'on leur marche dessus!