31 octobre 2004

Mbandaka de mes amours

Mboté tout le monde, Alors tout d’abord sachez que j’écris ces quelques lignes de ma terrasse à Mbandaka qui est a 10 mètres du fleuve Congo, un fleuve magique par sa taille (jusqu'à 80km entre les deux rives) ses méandres (un labyrinthe par endroits) et surtout pour cette impression de paix qui s’en dégage…au loin c la jungle équatorienne limitrophe du Congo Brazzaville : difficile de s’imaginer une quelconque présence derrière cette sublime barrière verte. Le passage des pirogues lui trouble à peine la sérénité ambiante qui m’envahit chaque fois que je m’installe sur cette terrasse (je vous rassure j’ai la même vue de ma chambre). Les photos suivront mais je ne pense pas que l’on puisse prendre pleinement conscience de cette beauté à moins de l’avoir vue de près… Sorry everyone! Maintenant je rassure les curieux, je pars bientôt en expédition pour des distribs sur le fleuve. Nous assurons des distributions de Non Food Items auprès de populations complètement isolées par ce fleuve qui est leur seul moyen de communication avec le monde extérieur. Les intrants (casseroles, savon…) partiront par barge, et j’assurerai une présence sur les trois sites sur lesquels nous allons opérer par canot rapide : première destination Baringa, puis Bolomba, et enfin Mondombe via Boende ou nous devrons faire escale pour la nuit. Vous l’aurez compris, déplacements sur le fleuve, nuit dans la brousse, et découverte de la jungle équatorienne, on a fait pire comme routine de travail… Mais revenons au début, avec le départ de l’aéroport de Kinshasa, où les tentatives de racket par les policiers continuent de m’impressionner….une fois les formalités diverses et variées terminées, nous voilà devant le tarmac à attendre qu’un avion congolais dont la roue a lâché soit déplacé afin que nous puissions décoller. Pour info, nous avons interdiction de prendre les avions d’Hewa Bora et de Wimbidira les deux compagnies locales, vous voyez le topo... La solution est trouvée une heure après lorsqu’un tracteur agricole (qui était à deux doigts de m’écraser) vient remorquer notre petit avion pour nous permettre de décoller : faut le voir pour le croire et c pas les fous rires qui ont manqué!!! Notre avion est un vol ECHO la coordination humanitaire de l’Union Européenne qui les met gratuitement à la disposition des ONGs. Existent aussi les vols gratuits de l’ONU, et les options plus flexibles mais payantes d’Aviation Sans Frontières, une ONG fantastique au service des ONGs, et qui s’avère précieuse en cas d’évacuation notamment dans la jungle : bien beau la solidarité entre collègues. Nous voilà donc à bord d’un petit coucou qui décolle presque à la perpendiculaire et qui atterrit de la même manière, mais quelles sensations….survoler le Congo était quelque chose, maintenant survoler la jungle, voilà un spectacle qui je crois m’aura marqué à vie! L’aéroport de Mbandaka est une piste avec un local juste à côté. Pour info en tant qu’ONG nous avons accès illimité et total au tarmac (la grande classe quand tu arrives avec la voiture sans même ralentir) alors que les avions se posent et redécollent : il faut me voir avec ma radio portable sautiller d’un fret à l’autre! Allez j’arrête de me la péter et je continue…Mbandaka est la capitale de la province de l’équateur dans laquelle je suis ; vous noterez le mot capitale…Pas de routes (le 4/4 est tout simplement un atout de survie ici) l’eau courante ne courre pas très souvent, et l’électricité est quasi inexistante…côté urbanisme je ne m’attarde même pas sur la question vous aurez compris : ça va être rock’n’roll !! Notre maison est un havre de paix perdu sur l’avenue Bolenge (prononcez Bolèngué) au bout de Mbandaka et je pense que cela va être le véritable antidote à notre vie de tous les jours. Laissez moi donc vous mettre dans le bain. Les ethnies de l’équateur sont connues pour être les plus malhonnêtes et les plus paresseuses du Congo, sans oublier les tracasseries régulières et autres chantages dont nous faisons l’objet histoire de nous soutirer le maximum de Dollars possibles. Me suis déjà fait arrêter par un flic mais ayant une bonne expérience en la matière, je pense qu’il va falloir se lever de bonne heure pour m’avoir…hehehe Syrian Style !!! pour l’instant j’en rigole mais le jour ou le juge corrompu fera basculer un procès en la faveur d’un connard, ce sera une autre paire de manches…. A voir donc! Je récupère une équipe bien huilée et complète qui va me faciliter grandement la tâche : soulagement donc. Le logisticien que je remplace est resté une semaine avec moi pour assurer la passation et je me rends compte à quel point ces 10 mois en équateur l’ont cramé…je m’arrête là mais je pense que vous saisissez le contexte : on verra qui du Congo ou du Mario aura le dernier mot… Je viens de passer dix jours de folie entre la passation et le planning logistique à finaliser pour les distributions. Certains peuvent être sceptiques quand à la complexité de la logistique, mais trois bases arrières une quatrième qui fait office d’entrepôt, les animateurs et superviseurs a transporter, sans oublier les journaliers gardiens et autres manutentionnaires rendent l’équation bien sympathique. Vous rajoutez les problématiques d’hébergement, de ravitaillement en essence, l’entretien des motos, moteurs à pirogues et autres canots rapides qui ont bien du mérite à ne pas lâcher avec ce qu’on leur fait subir ; vous saupoudrez d’autorisations administratives, de moyens de communications sans oublier les considérations de sécurité, et vous obtenez une image très fidèle de ce qui va être mon quotidien pour les mois à venir! Que ceux qui considèrent l’humanitaire toujours comme des vacances me le redisent avec la même conviction. La population à Mbandaka sans être dangereuse (nous pouvons nous y balader en voiture et à pied a toute heure) n’est pas vraiment accueillante, et il est difficile de ne pas se lasser des quémandes incessantes d’une population non coupable mais je pense responsable d’un attentisme pesant ralentissant considérablement la marche des choses et pour eux et pour nous…j’ai tenté le jogging ce matin, et je pense que ce sera gérable par la suite à condition de se munir de bouchons dans les oreilles. Côté sorties, le 222 est le nec le plus ultra mais la présence des soldats Uruguayens de l’ONU en compagnie de prostituées ne m’a pas vraiment convaincue : pas étonnant que les UN ne soient pas biens vu. Les autres options qui s’offrent à nous sont l’auberge et maman Odile mais la teneur en huile de leur nourriture (signe d’opulence) et la présence de viandes (chèvre et cochon) ne me convainc pas non plus : ma vie sociale ce sera chez moi et chez MSF. J’ai continué mes explorations culinaires avec le Foufou et la Chicuane. Aucune valeur nutritionnelle, une consistance pâteuse pour le foufou, et une consistance de caoutchouc pour la Chicuane... ca ne va pas faire mon affaire, mais il faut savoir que les congolais en raffolent…vivement que je goûte le Pondou, et pour l’instant je ne veux me souvenir que des bananes plantains et des arachides délicieuses de par ici. Il n’y a pas grand chose à manger a Mbandaka, du poisson et de la viande que je ne consomme pas et côté légumes seuls les épinards, le mais, les tomates, les aubergines, et les oignons sont présents. Le riz et les pâtes (pas de patates) constituent les seuls accompagnements et les fruits sont les mangues, les ananas, et les oranges acides. On trouve du Nescafé en poudre de la confiture et du pain aussi et je viens de faire le tour de la TOTALITE du comestible…heureusement que nous passons des commandes régulières de ravitaillement à Kinshasa : le beurre, céréales, patates, et autres fromages sont malheureusement des signes de luxe, mais représentent une nécessité si l’on veut garder notre équilibre. Un dernier point sur l’eau…quelle contradiction d’être à côté d’un fleuve! Le pourcentage de coliformes vivants dans le Congo rendent toute baignade impossible, et voir la population locale s’y laver en dit long sur le travail à faire ici afin que ces derniers puissent avoir une alternative. Notre eau potable, elle, vient de la source, est bouillie, puis est filtrée ; celle pour laver les légumes est chlorée. Dois je m’attarder encore ? Je pense que la question que pas mal d’entre vous se posent est : est il toujours content de son choix? Eh bien que tout le monde se rassure oui plus que jamais!!! Oui car je n’ai jamais été plus convaincu par le sens que je donne à ma petite vie, oui car Action Contre La Faim fait un boulot fantastique d’une manière on ne peut plus pro, et oui car je prends peu à peu conscience de ce que je vis et partage avec les autres humanitaires au Congo et ailleurs : je n’échangerai ma place pour rien au monde croyez moi ! Je vous laisse là, louper le coucher de soleil serait un crime…

21 octobre 2004

Go to the Congo

Bon çà démarre bien, arrivé à l’aéroport je me trompe déjà de terminal après 25 minutes de queue puis une fois arrivé à l’enregistrement on m’explique que le poids maximum d’une valise doit être de 32 kg pour le bien être des porteurs(??? Faut que je les mouche peut être?) et qu’une partie de mes 50 kilos doit être transvasée dans une valise que je suis obligé d’acheter dans le seul magasin de l’aéroport à prix sympathique…60 pounds plus tard, je démarre les négociations sur mes 30 kilos d’excédent bagage pour en payer finalement 7…135 pounds au total elle commence pas bien la journée? Après un voyage fort sympathique ponctuée d’une escale à Bruxelles (faudra m’expliquer comment prendre au sérieux la sécu de l’aéroport qui parle comme Coluche) me voilà arrivé à Kinshasa. L’aéroport de N’Djili rend obsolète toute définition de ce mot : tout le monde court dans tous les sens (énorme) et les passe droits se font plus nombreux que la police des frontières elle-même, ensuite tout le monde court vers l’unique tapis bagage qui livre ceux des trois avions arrivés en même temps avec les gars qui sautent au dessus pour essayer de coordonner tout çà…heureusement que notre « protocole » comme on dit dans le jargon est venu me chercher et s’est occupé de tout, j’aurais bien galéré par moi-même… Première ballade en voiture de l’aéroport jusqu’à la maison ACF à l’autre bout de la ville, pas de meilleure entrée en matière possible, et la claque est immédiate. Je me sens tout petit avec ma petite expérience occidentale et moyen orientale, mais tellement heureux de faire mes premiers pas dans ce nouveau monde. Les ballades suivantes tout au long de la semaine me permettent de découvrir Kinshasa, la capitale de l’Afrique comme ils l’appellent ici ! Mes remarques peuvent paraître un peu candides surtout pour ceux qui connaissent l’Afrique mais je reste choqué de voir une ville dans un tel délabrement et une pauvreté aussi flagrante. Ce qui me paraît encore plus malsain est le contact visuel avec les personnes de la rue qui nous regardent dans nos gros 4/4 et nos grandes maisons avec gardiens. Ne soyons pas stupides non plus. Les considérations de sécurité étant primordiales, surtout au vu de l’instabilité actuelle de ce pays, notre mode de vie est tout sauf du luxe, mais je ne peux m’empêcher de ressentir un certain pincement à chaque fois. Je ne connais pas encore le Congo, mais je prends conscience du contexte et j’ai mal de voir un si beau et si riche pays dans un tel état après toutes ces années de pillage en règle d’abord par les belges, puis par Mobutu, et par toutes ces entreprises qui ne contribuent en rien ou presque au tissu économique du pays (on extraie et on sort du pays directement) : mes premiers pas donc…il me tarde de découvrir la province de l’équateur où je vais être basé mais en attendant le ciel et les nuages sont de toute beauté! Premier coup de cœur, les congolais. Fiers de leur pays et de leur appartenance, ils t’expliquent systématiquement que, malgré tous les problèmes que leur pays connaît, il s’en sortiront : un discours qui fait chaud au cœur croyez moi car que ce soit réaliste ou pas ils veulent y croire ! Si beaucoup considèrent les ONG comme de simples employeurs étrangers source de dollars (et peut on vraiment leur en vouloir) nombreux sont ceux qui travaillent par conviction là dedans avec le souci d’aider leurs compatriotes et leur pays. Cela va du simple chauffeur au chef de programme expérimenté et les entendre parler de la sorte rassure sur le travail si controversé des humanitaires. Les congolais sont aussi un peuple qui à défaut de disposer de moyens de divertissement (aucun ciné a Kinshasa) et qui souffre d’une vie culturelle très pauvre (faute de moyens uniquement) est axé sur la nourriture, la boisson, et la fête ce qui leur confère une jovialité et un humour qui m’a tout de suite touché. Attention aucune connotation négative dans ce que je viens d’écrire, les congolais ont en très grande partie poussé leurs études assez loin, et ce ne sont pas les compétences qui manquent dans ce pays, ni les intellectuels, mais il leur faut juste un peu de coaching pour enrayer toute la désagrégation et la corruption qui a mis leur pays à genou, et un gros coup de pouce financier : c’est dans cette optique que je réalise l’importance des ONGs ici, et je me sens tellement fier d’y participer…décidément le monde du corporate est à des années lumières ;-) Ma semaine a Kinshasa alors? Eh bien du grand moment J j’ai donc commencé à découvrir les spécialités congolaises, comme les bananes plantains (frites ou bien en boulettes) ou les Kossas (énormes gambas fluviales, un régal) et j’attends avec impatience de goûter les chenilles, la chèvre, et autres pondous décidément bien curieux…côté bières ici c la Primus (bouteilles de 75cl) ou bien la Skol en blonde et la Turbo King en brune (à laquelle on prête des vertus aphrodisiaques) là encore j’attends de goûter le Loto Ko (eau de vie) ou le vin de palme. Sinon côté sorties j’ai eu l’occasion d’aller dans un bar avec un sublime groupe de musique (africaine, jazz, blues) qui ne laisse présager que du bon de ce côté-là ;-) passé aussi dans un bar qui vend de la Guinness à 3$ (dollar américain) mais ce n’est pas de la pression…sniff…puis ai fait ma première soirée expats (humanitaires uniquement, on ne se compromet pas quand même) qui m’a confirmé à quel point ce monde me correspond : écouter les récits de chacun, m’a une fois de plus rappelé à quel point j’étais dans mon élément, par contre je dois reconnaître que le mythe de l’infirmière MSF n’est pour l’instant qu’un mythe…la réalité est plus douloureuse, on s’est compris. Je confirme par contre à quel point les congolaises sont de belles femmes : avoir discuté avec Miss élégance 2004 à fini d’achever mes doutes ;-) avis aux amateurs! Je ne suis pas là en vacances vous me direz et je terminerai justement par le boulot…je viens de passer 4 jours en formation/formalités/mises au point ici à Kinshasa afin de comprendre les tenants et les aboutissants de mon poste au Congo et là encore je prends conscience (la phrase du moment) de l’ampleur de la tâche. Tout d’abord, l’argent…rappelé à la dure réalité des budgets à durée malheureusement trop déterminée et de la quête difficile auprès des bailleurs de fonds (les donations publiques sont malheureusement trop limitées…si vous ne savez pas quoi faire de votre argent) nous travaillons ainsi avec une véritable épée de Damoclès sur la tête, qui si elle tombe nous forcerait à arrêter une partie, voire la totalité de notre travail ici alors que les besoins sont malheureusement bien réels…cela passe aussi par des restrictions en tout genre comme celle de poste expat là ou je vais être : à moins d’un gros revirement de situation, je vais vite me retrouver tout seul là bas, avec le staff local pour compagnons de travail. Beaucoup plus de boulot donc, mais une équipe super qui va le rendre possible heureusement…c dommage que les visites soient interdites là où je vais car je vais avoir de l’espace pour des visiteurs potentiels…aigre doux non ? Aussi, je donnerai des nouvelles les 15 prochains jours mais ensuite ce sera silence radio pendant quatre bonnes semaines car je vais partir sur la rivière pour effectuer des distributions dans tous les points où nous travaillons…dix jours d’affilée (entre autres) sur le fleuve Congo pour atteindre un de nos points çà va le faire mais côté Internet çà va pas le faire ;-) Je quitte donc Kinshasa demain aux aurores pour Mbandaka ma nouvelle ville d’adoption ou je passe mes trois prochains jours à faire une revue de matos et d’effectif, ensuite 15 jours pour organiser les distributions et si tout se passe bien distribs du 8 novembre au 6 décembre…wish me luck !

16 octobre 2004

La dernière ligne droite

Salam a tous, Bon le brief pays est réglé, la formation générale est terminée, le training logistique pareil j’ai enfin tout ce qu’il faut pour me lancer dans le grand bain! pas que j’ai été spécialement anxieux avant mais j’ai été tellement impressionné par le degré de professionnalisme de mon assoce que je pars avec un taux de confiance proche du 100% et je me dois de vous raconter çà. J’ai donc passé 15 jours a aborder tous les sujets possibles et imaginables en relation avec mon départ ; côté général on a passé en revue plus que détaillée les quatre grandes activités d’Action contre la faim (Nutrition, Sécurité alimentaire, Eau, Santé) tous les départements transversaux (Admin, Logistique, Communication, RH)et leur directions respectives, ainsi que tous les thèmes relatifs à l’expatriation (formalités, sécurité, suivi médical et psychologique) sans oublier toute une partie sur la morale de notre action et l’éthique relative à notre champ d’intervention et notre prise de décision (on va se marrer sur le terrain) . Je peux vous dire que rien mais vraiment rien n’est laissé au hasard, et pour booster notre confiance rien de mieux  côté training propre, mis à part les études de cas, les mises en situation et autres présentations j’ai eu ma partie logistique sur nos 4/4 aménagés humanitaires, l’utilisation des radios, les différents suivis et j’en passe et des meilleures…ah oui j’oubliais on a passé aussi en revue toutes les problématiques de recrutement et gestion de staff local…tout je vous dis !!!! la formation m’a rappelé le séminaire d’intégration en école de commerce (les bordelais d’entre vous comprendront) et quel bonheur d’utiliser son cerveau à nouveau... ah mon bar londonien est décidément bien loin ! Ma fantastique RH m’ayant dégagé de toutes les formalités relatives à mon départ, il m’est resté donc trois jours avant le grand départ, pour mettre ma vie (encore une fois) dans des cartons, faire mes adieux à la vie occidentale, et me préparer psychologiquement à mon plus grand défi à cette date….les sensations sont vraiment bizarres et je suis passé par tous les états de l’euphorie à l’excitation, à la peur, à l’émotion…je vous en passe et des meilleures, mais voilà on y est ! je suis rentré dans ma phase « dernière …» dernier curry à Londres, dernier Vins et Fromages, dernière pinte de Guinness (Aarghh mais comment je vais faire) dernières soirées avec les potes, derniers coups de fil, derniers visages réconfortants même par webcam…toute ma vie s’éloigne peu à peu et je commence à m’enfermer dans un cocon. Au fur et a mesure que le départ approche je ne fonctionne plus que par impressions et flashs…ma maison, mes colocs, mon quotidien bien douillet, ma famille aussi bien loin de tout çà…les nœuds à l’estomac se font de plus en plus serrés. Je me remémore aussi les images des films ACF (notre training psychologique durant la formation) celles des enfants cadavériques, celles des balles qui sifflent, les histoires de kidnapping…je mentirais si je disais que le doute ne s’installe pas en moi, et de ce fait l’attente devient insupportable…on m’avait prévenu que je passerais par une phase pareille c’est donc normal mais qu’est ce qui est normal dans ce qui m’attend…après tout on est bien en Europe non? NON? je suis un peu perdu mais je recadre à chaque fois après tout ma vie n’est que sur le point de basculer…mais çà y est là on est vendredi soir, je viens de faire mes derniers adieux, je me couche et dans 4 heures le taxi sera là pour m’emmener….assez réfléchi,la page se tourne enfin, début de ma nouvelle vie.

11 octobre 2004

Et c'est parti

Salam a tous, A y est le Mario se met à la mode du blog...ah la la moi qui me demandait comment j'allais rester en contact avec la famille, les ami(e)s, et toutes les autres espèces humaines, eh ben voilà c'est reglé :-) Bon, on part sur la base d'une missive par semaine dans laquelle je vous raconterai mes aventures, mes expériences, mes galères, mes joies, mes coups de gueule, mes hauts, mes bas, mes à cotés, mes travers, mes un peu à gauche (mais pas vraiment à droite le Mario même si ça c 'est une autre histoire) et tout le reste...si jamais mon emploi du temps m'empêche de le faire je me rattraperai la semaine d'après et sioupli pas d'inquiétude quand à mon silence prolongé... la connexion internet dans le bush c'est pas encore çà ;-) De votre coté n'hesitez pas a me balancer des mails sur mon adresse hotmail, je ne garantis vraiment pas de réponse rapide comme vous pouvez vous en douter, mais vous savez à quel point ces quelques lignes comptent pour moi donc... A vot' bon coeur!! A bientôt donc pour la première partie...